| A wolf and a Lamb Story Load up on guns, bring your friends It's fun to lose and to pretend She's over-bored and self-assured Oh no, I know a dirty word Ft. @Tyler Cartwright |
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« Non ! » Le ton avait être aussi sec que cassant je savais qu'il ne faisait nullement illusion et que la peau fripée se tenait à l'autre bout de ce fil intangible devait frôler l'orgasme de savoir qu'elle me tenait à portée de ses griffes crochues … Saleté de vieille rombière de sorcière va ! Et il se faisait pesant, ce silence qu'elle maintenait à dessein pour bien me montrer qu'elle ne céderait en rien et entendait plus que jamais me voir plier et poser genou à terre.
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« Non ! Non, non et non ! Je ne rentrerais pas à Stockholm ! » Ma langue qui claquait à mon palais et mes yeux qui roulaient dans leurs orbites tandis que je sentais mes ongles peints d'un carmin profond, griffer le plateau de ma table. Ma famille me fatiguait, m’épuisait au-delà même de ce que les mots même pourraient jamais exprimer ! Ils assuraient ne jamais vouloir que mon bien et, honnêtement, j'avais encore assez souvent la candeur enfantine de vouloir les croire. Ils prétendaient me comprendre et m'aimer… Là, ma gorge s’étranglait toujours et s'envolaient mes bonnes résolutions. Quand on aime on ne ment ni ne triche ! Quand on aime, vraiment, alors on accepte l'autre sans chercher à le changer. A le modeler à cette image qui ne lui ressemblera jamais en rien mais qui s'en soucie ? Tant que cela colle à l'image d’Épinal que l'on s'est inventée hein… Oh ! J'oubliais presque l'essentiel : quand on prétend m'aimer on évite de me répéter, encore et encore, à quel point je suis une idiote qui ne fait jamais que les pires des choix. Une abrutie finie, paresseuse et incapable de se débrouiller seule dans la vie. Une erreur de la nature qui ne devait d'être venue au monde que parce que mon géniteur avait omis de se protéger. Si c'est vraiment c,
aimer je passe mon tour, merci !
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« Je sais que j'ai des factures en retard ! Et oui, je sais que j'ai besoin d'argent ! »C'était malheureusement la pure vérité et aussi fort pouvait être mon désir de le nier… Elle me tenait. Cette vieille morue me savait acculée et elle jouissait déjà de me voir baisser la tête, ravaler ma fierté aujourd'hui bien amère pour mieux la supplier, l’implorer de me rendre ma liberté financière. Évidemment je devrais faire amende honorable et admettre mes dépenses inconsidérées, me montrer honteuse de vivre cette vie que les miens qualifiaient toujours trop bien de débauche. Et, j’en soupirais à l'avance, je devrais lui être publiquement reconnaissante pour au moins la prochaine décennie. Et ne parlons même pas du fait que je lui serais redevable pour au moins mes trois prochaines vies… Dieu que je détestais devoir courber l'échine ! Je crois en Dieu, et rien à foutre que les gens se moquent et se gaussent. Ma Foi, ça compte beaucoup pour moi. Parfois elle chancelle et vacille comme la flamme au vent. Mais, parfois et apparemment comme aujourd'hui, elle me guide. Mes doigts qui effleuraient le papier froissé du journal de la veille. Mes yeux qui s’illuminaient et mes lèvres qui s’étiraient en un sourire radieux.
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« Vous savez quoi Grand-mère ? Allez donc vous faire cuire une douzaine d'œufs et avaler vos bas de contention ! Je ne veux pas et n'ai pas besoin de votre pognon ! » une seconde de suspense pour bien lui rendre la monnaie de celles qu'elle aimait tant à m'infliger et la chute
« J'ai un travail ! »Le plaisir inouï et encore jamais égalé, sauf au lit mais cela est une toute autre histoire, de lui raccrocher au pif et un soupir de satisfaction que je regrettais maintenant amèrement d'avoir si vite poussé. Car la conversation avec ma richissime aïeule remontait à ce matin neuf heures et à maintenant près de quinze heures je n'étais toujours pas employée où que ce soit. Fais chier ! J'aurais dû me douter que dans une ville aussi minuscule les postes proposés en annonces étaient pourvus avant même que l'encre n'ait fini de sécher ! Putain … mais il faudrait vraiment que j'apprenne à réfléchir avant de parler… et plus encore avant d'envoyer aux nèfles la vieille et sa fortune ! Si jamais je revenais vers elle maintenant elle allait me demander de ramper et, cette fois, je me devrais d'obéir … Putain aux prochaines soldes je m'achète une cervelle et une gourde de jugeote plutôt que des Louboutin et un pull YSL ! Encore faudrait-il que, bien sûr, j'ai encore du fric en poche.
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« Ça tiendra pas. »Mes pas qui se suspendaient alors que je regardais non pas directement l'homme à genoux devant la bécane mais cette réparation qu'il tentait d'effectuer. A vrai dire il s'en sortait super bien et honnêtement bosser sur les Triumph ça me connaissait plutôt pas mal vu que je passais des heures entières à bichonner ma Bonnie. Alors, oui, celui dont je ne découvris le visage qu’en venant poser genou à terre à ses côtés. Beau gosse. Dans le genre torturé et gueule taillée à la lame la plus effilée. Un œil peut-être un peu trop morne cependant. Ouais… entre celui du poisson en train de crever d'asphyxie en dehors de son bassin et celui de ces diables dans les séries. Vous savez ce genre de mec qui ne sourit jamais et que certaines dindes pas assez farcies trouvent d'emblée irrésistibles et qui, au fur et à mesure des épisodes se révèlent être de purs bâtards ? Je dois être folle à lier car c'est comme ça qu'ils commencent à me plaire ces messieurs : quand ils puent tant les emmerdes que ça m'enivre et titille trop ma curiosité et mon incessante envie de danser avec les plus ardents des brasiers.
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« Là, ça tiendra encore plus longtemps et sans que ça coûte une blinde chez un enfoiré de garagiste. Ce sont tous des putains d’arnaqueurs c'est bien… »connu … Ça c'est le mot que j'aurais sans doute dû et voulu ajouter si, m'intéressant enfin à l'endroit où je me trouvais je remarquais ma monumentale bourde. Je venais de donner une leçon de mécanique à un mécanicien professionnel ? Et vu qu'il ne devait pas y avoir des masses de travail non plus je venais aussi d'insulter le garagiste que je regardais sans même me troubler ni ciller pendant quelques secondes. Puis j’explosais littéralement de rire et m'asseyant en tailleur devant lui, sans baisser le regard devant le sien je lui tendis ma main
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« Charlotte, mais on m'appelle Cha ou Charlie. » mes sourcils qui se haussaient alors que je reprenais ma main et laissais mon regard errer sur les lieux
« J'en loupe pas une, ça je viens de le démontrer je pense. » mon regard qui revint vers lui à qui je souris
« Mais je sais aussi m'en sortir en mécanique. Je suis passionnée et en ce domaine au moins j'assure. »Un silence et ma tête qui s’inclinait sur le côté tandis que des mèches de mes cheveux toujours un oeu fou venaient griffer mon visage.
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« Je dépense trop. Profiter de la vie ça coûte une blinde et je suis fauchée. J'ai besoin de thunes. »La question que je posais sans même savoir pourquoi.
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« T’embaucherais pas par hasard ? »Et là l’impression étrange d'entendre ma grand-mère la morue soupirer comme à chacune de ces fois où elle prédisait mon erreur à venir. Le pire ? Elle ne se trompait quasiment jamais. Je soupirais intérieurement : ridicule ! Je tentais de décrocher un mi-temps c'était une bonne idée ! Le job, oui. Le choix du patron en revanche… Une part de moi en douta alors que je sentais le regard de l'homme si bien venir se poser sur moi que j'en déglutis avec difficultés. J'avais voulu détourner le regard. Je ne le pus pas.
Cosmoballerina