somebody to lean on (arthur)

somebody to lean on
@arthur tilney

Fulminant, Matilda claqua violemment la porte de sa chambre, cherchant à se passer les nerfs. En ce moment tout ce que disait sa mère la mettait hors d’elle, même les choses les plus anodines avaient le don de lui scier les nerfs et elle étouffait ici. Elle n’en pouvait plus d’entendre sa mère parler du père de Jesse. Comment est-ce qu’elle pouvait être aussi aveugle ? Comment est-ce qu’elle pouvait ne pas se rendre compte ? Le simple fait d’entendre son nom dans la bouche de sa mère la rendait dingue, comme si elle le connaissait, comme s’ils étaient proches. Matilda avait besoin d’air, mais une simple balade ne suffirait pas, non, elle avait besoin de partir d’ici, au moins quelques jours pour s’éloigner de sa mère et de sa nouvelle obsession. Elle pouvait entendre la voix de sa mère crier à son tour depuis le salon, l’engueuler et lui ordonner de rester dans sa chambre tant qu’elle ne serait pas calmée et prête à s’excuser. Matilda ne l’écoutait plus, ses menaces n’étaient plus qu’un tout petit bourdonnement à ses oreilles. Au diable les conséquences, elle n’en pouvait plus d’être ici, et heureusement pour elle, elle savait parfaitement où aller. L’espace d’un instant elle avait été tentée de demander refuge chez Jesse mais l’idée de s’imposer comme ça chez eux alors qu’elle faisait justement tout pour que son père la voit comme une adulte ne l’enchantait pas des masses. Elle attrapa rapidement un large sac de sport qu’elle n’avait quasiment jamais utilisé avant de commencer à fourrer des vêtements et des affaires en vrac dedans, passant ses nerfs sur ses possessions au lieu de recommencer à crier. Cinq minutes plus tard elle enfilait sa veste, passait la sangle du sac sur son épaule et traversait le salon sans un mot ou un regard vers sa mère. Cette dernière eut à peine le temps de lui demander où elle pensait aller que Matilda avait déjà claqué la porte d’entrée derrière elle, bien décidée à ne pas lui laisser l’opportunité de la retenir. De toute façon sa mère serait sûrement ravie d’être un peu seule, elle sauterait sans doute sur l’occasion d’inviter le père de Jesse à dîner ou pour un café. Matilda sentit ses doigts se resserrer violemment sur la sangle de son sac à cette pensée et elle accéléra, ignorant le sentiment de brûlure qui commençait déjà à se faire ressentir dans ses mollets. Arthur n’habitait pas très loin, en dix minutes à ce rythme là elle y serait. Elle reprit son souffle une fois devant la porte de la maison dans laquelle son grand frère louait un studio et y frappa pour signaler sa présence. Elle attendit qu’Arthur vienne lui ouvrir et lui lança un petit sourire forcé, encore énervée de son altercation avec leur mère. Sans préambule elle lui demanda : « Je peux venir squatter quelques jours chez toi ? » Elle savait que le studio de son frère était tout petit mais il était hors de question qu’elle retourne chez elle, elle s’infiltrerait dans le lycée et y dormirait plutôt que de faire demi-tour.

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@arthur tilney

Matilda retrouva le sourire devant la réponse sans équivoque de son grand-frère. Pas une seule seconde elle ne s’était imaginée qu’il lui dirait non, qu’il lui dirait de retourner chez leur mère parce qu’il n’avait pas envie de l’héberger, mais ça lui faisait quand même plaisir de le voir accepter sans la moindre hésitation. Elle avait eu raison de venir ici. Elle soupira un merci avant de se traîner à l’intérieur du petit studio, laissant Arthur refermer derrière eux et se diriger vers l’espace cuisine pour se faire couler un café. « T’en fais un pour moi aussi, s’il-te-plaît ? » Demanda-t-elle après s’être mise sur la pointe des pieds pour voir ce qu’il était entrain de préparer. Depuis qu’elle avait commencé à travailler avec le père de Jesse elle y avait pris goût et il était encore trop tôt pour commencer à boire quelque chose de plus fort selon elle. Elle n’avait pas envie de finir comme beau-papa numéro quatre. Ou cinq, elle les confondait parfois. Matilda se laissa tomber dans le canapé et soupira bruyamment pour signaler son agacement. Elle ne savait même pas comment expliquer à Arthur ce qui l’énervait autant, sans doute qu’il n’aurait pas approuvé ses sentiments et la jeune femme n’était pas en quête de nouveaux reproches. « Pire. » L’aveu lui échappa pourtant, avec le ton dramatique dont elle seule avait le secret quand elle commençait à se plaindre de quelque chose qui ne lui plaisait pas. Son grand-frère devait bien avoir l’habitude de la voir exagérer et dramatiser mais c’était plus fort qu’elle. Elle était tellement saoulée d’entendre sa mère parler du père de Jesse ci et du père de Jesse ça qu’elle en venait presque à regretter les ex de sa génitrice. « Bon ok, pas pire, comparable. » Admit-elle avant d’enlever sa veste et de la poser sur le rebord du canapé, commençant à gigoter malgré elle pour essayer de trouver une position confortable. Elle croisa les bras sur sa poitrine, pas encore totalement calmée malgré le fait de ne plus être chez elle et de ne plus devoir subir sa mère. « Mais si ça tenait qu’à elle ça tarderait pas trop ! » Expliqua-t-elle, son ton clairement réprobateur. Elle ramena ses jambes sur le canapé et s’assit en tailleur, déliant ses bras et commençant à jouer avec les pans de son jean faute de trouver quoi d’autre faire de ses deux mains pour se détendre. Elle avait envie de déchirer quelque chose, n’importe quoi, mais elle avait beau forcer sur le tissu celui-ci ne faisait que se tendre et revenir à son état initial. « Elle est obsédée par le père de Jesse ces derniers temps, elle parle plus que de ça. J’en peux plus. » Ajouta-t-elle, retrouvant malgré elle un peu de sa voracité rien que d’en parler, levant finalement les yeux vers Arthur pour chercher son soutien ou sa compassion. Lui savait mieux que quiconque à quel point leur mère pouvait être difficile à vivre, même s’il aurait sûrement un peu de mal à comprendre pourquoi ce nouveau crush mettait Matilda dans un état pareil.

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Matilda avait envie de jurer à son frère que c’était pire, oui, que cette fois-ci leur mère s’était surpassé, mais bien sûr elle ne pouvait pas. Elle avait déjà l’impression d’être un vrai livre ouvert dès qu’Arthur posait ses yeux perçants sur elle alors elle n’avait pas envie de lui donner encore plus d’indices sur les véritables raisons de sa colère. Il finirait bien par les deviner assez tôt… Heureusement pour elle, elle n’avait pas encore commencé à boire son café quand Arthur proposa une solution… peu orthodoxe. Elle aurait été sûre de tout recracher si elle n’avait pas été entrain de souffler sur sa tasse pour tenter de refroidir sa boisson. Elle sentit ses joues rougir violemment et elle lui lança un regard réprobateur. « C’est ça. Si t’en as d’autres des idées de génie comme ça, hésite pas surtout, hein. » C’était bien la dernière chose que Matilda avait eu envie d’entendre à ce moment là et rien que l’idée lui donnait des frissons dans le dos. Mais ce n’était pas possible, si… ? Elle n’osait pas y croire, n’osait même pas envisager la possibilité que ça se produise. Sa mère ne lui plaisait pas de toute façon, elle en était certaine. Contrariée par la clairvoyance de son grand frère, Matilda soupira longuement avant de prendre une première gorgée de son café, tentant de gagner du temps. Elle n’avait pas envie de lui dire la vérité, il allait se moquer et elle n’était pas d’humeur. Elle savait de quoi ça avait l’air mais elle était sûre que c’était différent, elle avait de vrais sentiments pour lui et elle n’avait aucune envie qu’Arthur l’embête là-dessus. Elle finit par hausser les épaules. « Non, non, je pense pas qu’elle m’en voudrait. Et puis c’est pas comme si je pouvais contrôler maman... » Expliqua-t-elle, se demandant après coup pourquoi elle n’avait pas sauté sur l’excuse toute trouvée que lui avait offert Arthur. Peut-être avait-elle eu trop peur de ne pas réussir à se montrer convaincante, mais maintenant elle se sentait prise au piège. « J’en ai juste marre qu’elle jette son dévolu sur des personnes que je connais. C’est bizarre. Et j’ai pas envie que ça foute la merde entre Jesse et moi si jamais ça se passait mal entre eux… Et on sait tous les deux que ça se passerait sûrement mal. » Ajouta-t-elle, cherchant à retrouver le soutien de son frère en lui rappelant la succession continuelle de beau-père qu’ils avaient connus en grandissant. « En plus je travaille pour lui après les cours, c’est hyper gênant. » Conclut-elle avant de reprendre une gorgée de café pour tenter de dissimuler le frisson qui était venu la secouer encore une fois. Elle n’était pas sûre que son frère la croit parfaitement honnête sur le sujet mais au moins elle lui avait donné des raisons qu’elle jugeait raisonnable de la croire.

Spoiler:

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@arthur tilney

Une moue dégoûtée étira les traits du visage de Matilda devant la question de son grand-frère. Rien que l’idée… Elle détestait toute cette situation et plus elle la ressassait plus elle l’énervait. « Je pense oui, elle est pas spécialement subtile il faut dire... » Répondit la jeune femme, sa voix encore et toujours remplie d’amertume. Il ne devait pas y avoir une personne à Donwell qui ignorait les prétentions qu’avait leur mère sur le père de Jesse et même si elle n’avait jamais réellement parlé de tout ça à sa meilleure amie, elle se doutait qu’elle savait. Elle aurait été aveugle de ne pas s’en rendre compte par elle-même, d’autant plus qu’elle connaissait la mère de Matilda et Arthur depuis des années. La jeune femme sursauta légèrement en voyant bondir le chat des genoux de son frère et elle essaya de l’attirer vers elle pour pouvoir le caresser à son tour, cherchant tous les moyens à sa disposition pour se distraire – et pour ne pas trop croiser le regard de son frère tant qu’ils restaient sur le sujet. Fort heureusement Arthur décida de ne pas creuser davantage et Matilda retrouva une partie de sa joie de vivre habituelle à la mention du mot pizza. « Parfait ! Je savais que je pouvais compter sur toi. » Lança-t-elle avant d’attraper le chat d’Arthur et de le prendre dans ses bras pour pouvoir continuer à le caresser. Matilda pouffa à la simple mention de l’idée d’aller faire les courses et elle secoua la tête de gauche à droite pour expliciter ses sentiments sur le sujet. « Ouais, non, vaut mieux qu’on commande je crois. » Expliqua-t-elle d’un ton légèrement amusé avant de réaliser qu’elle venait s’incruster chez lui sans prévenir et qu’en plus elle le forçait à dépenser plus d’argent que d’habitude juste pour elle. La moindre des choses ça aurait sans doute été qu’elle se bouge et qu’elle aille faire les courses, la supérette la plus proche n’était qu’à dix minutes à pieds, à peine, mais rien que l’idée de se lever du canapé et d’affronter le monde extérieur la déprimait. Plus pour se donner bonne conscience qu’autre chose, elle ajouta : « Je te rembourserai. Maintenant que je bosse j’ai un peu plus d’argent à moi. » Elle se pencha pour déposer un baiser sur le pelage du chat qu’elle avait laissé s’installer sur ses genoux. « Tu pourrais nous sortir un truc à grignoter en attendant ? » Elle fit une moue qu’elle espérait mignonne pour amadouer son grand-frère avant d’ajouter : « Et en attendant les pizzas tu pourras aussi me raconter un peu ce qu’il se passe de ton côté. Ça fait un moment que j’ai pas eu des news de la vie palpitante d’Arthur Tilney. » Ses lèvres s’étaient légèrement étirées en un petit sourire moqueur, presque malgré elle. Mais elle était sincère dans sa curiosité, même si elle se doutait que son frère ne lui racontait pas tout – tout comme elle lui cachait certains secrets – elle aimait prendre de ses nouvelles.