un chat est toujours du mauvais côté de la porte.

un chat est toujours du mauvais côté de la porte

ce matin t'es partie tôt, t'as été t'entrainer, un cours de boxe, suivi d'un cours de gymnastique, faut que tu restes en forme, faut que tu reste souple, rapide, faut que tu gardes ta réputation de voleuse ninja, de courant d'air, et donc, faut t'entrainer, souvent, si ce n'est pas tout les jours, après tout, t'as pas vraiment de travail officiellement, alors ça permet de passer le temps, même si à y réfléchir, être tout le temps avec ta femme ne serait pas pour te déplaire, au contraire.
t'es revenue chez toi, t'as pris une douche crapuleuse avec ta belle, puis vous avez mangé, et, comme elle doit travailler honnêtement elle, t'en profite pour te promener, pour jouer à ton jeu préféré, chercher les 7 erreurs depuis la dernière fois, c'est ton délire, avec ta mémoire absolue, tu retiens tout, dans les moindre détails, et, depuis ado, tu t'amuses à faire ça, tu passes à un endroit un jour, et tu repasses un autre jour, et tu cherches les différences. évidement, tu prends pas des endroits faciles, tu prends des quartiers, des coins avec du monde, de la vie, pour qu'il y ai des choses qui bougent. t'arrives, tu sors ton téléphone, tes écouteurs, et tu mets ta musique, tu cherches les erreurs, ici des rideaux ont changés, ici le phare de la voiture est cassé, ici le buisson a été écrasé, et ici, un chat qui miaule, scrogneugneu, tu stop, tu le fixes, il te fixe, vous vous fixez. Coucou Garfield, t'es pas chez toi ici... je t'ai déjà vu toi, miaou, viens voir townes ! faut que tu cherches dans ta tête, les chats se ressemblent, surtout qu'il est un peu comme beaucoup des autres, mais la forme d'une oreille, les yeux, et son collier, ça fait tilt, la vieille ville, tu le revoit à une fenêtre avec des rideaux bleus. tu t'approches doucement, il est loin de chez lui, enfin, il est pas dans son quartier là, et à ta grande surprise, alors que t'aurais pensé qu'il s'enfuirait parce qu'une nana blonde qu'il connait pas lui tend les main, le chat vient se frotter à tes pieds, miaulant, miaou miaou qu'il dit, tu l'attrapes doucement, le porte contre toi et lui caresses la tête, défaisant un de tes écouteurs quand même, faut que tu entendes ce qui t'entoure maintenant. Je te ramène chez toi Miaouss ? je sais où tu habites ! tes maitres vont être contents de te voir rentrer tu te dis que t'as de la chance, il a l'air câlin, il se laisse porter, tu lui gratouille la tête, t'es comme une enfant, t'adores les bêtes, et tu marches, marmonnant des absurdités a ce chat, qui doit surement ce demander pourquoi t'es gagate comme ça, et après un petit quart d'heure de marche, t'arrives devant l'habitation, les rideaux bleus, et tu vas frapper à la porte, regardant le chat bien blotti contre toi. T'en fais pas Miaouss, Jessie ou James va ouvrir la porte et tu vas retrouver ton panier, on à plus qu'a attendre !... j'espère qu'il y a quelqu'un, sinon je laisserai un mot hin !

un chat est toujours du mauvais côté de la porte

tu l'as connais par cœur, cette rue, cette maison vide, abandonnée, tu passes devant et tu ne peux t'empêcher de soupirer, même le chat est intrigué, tu souris, tu le caresses délicatement, t'aimes les animaux, t'adores ça, et ils te le rendent bien, la preuve, ce chat qui te connait pas est lové dans tes bras, comme s'il te connaissait déjà, il est adorable, il bouge pas alors que tu marches, il profites de la balade. et toi, tu fixes cette baraque, celle des Bancroft, ta famille, cette famille qu'a laissé des traces, qu'a laissé une ruine au coin d'une rue, t'es étonné qu'elle soit toujours là, t'espère qu'un jour elle sera détruite, et que l'image de ta famille avec. personne ne parle de vous, personne ne t'as reconnu encore, faut dire que t'es partie il y a longtemps, que déjà à l'époque toi on parlait jamais de toi, t'étais discrète comme aujourd'hui, on te voyait pas, on t'entendais pas, mais on savait de quelle famille tu venais, des blondes, y'en a pas cinquante dans ce patelin.
tu marches, la maison disparait, mais son image reste dans ta tête, tu repenses à ton départ, à ta vie maintenant, tu te dis que t'as réussi, t'es celle que tu voulais être, évidement, aux yeux de tous, tu n'es qu'une gamine sans emploi, mais ils savent rien, ils n'ont jamais rien su sur toi, sur ta super mémoire, sur tes capacités, ils sont tous à mille lieux de savoir, y'en a qui creusent, mais personne déterre ton secret, t'as tout prévu, même l'imprévu.
tu marches encore, ça fait dix minutes, mais t'es sure de toi, tu te trompes pas, tu te trompes jamais, tu sais où il vit, tu sais qu'il regarde souvent la rue de sa fenêtre, et tu avances, lui caressant le haut du crâne quand il te regarde avec ses billes en guise d'yeux, il est beau, il est sage, t'aimerais avoir un chat comme lui, un gentil pépère, un peu fugueur mais c'est le principe d'un chat, ils aiment la nature, et ici c'est un terrain de jeu.
ta cognes à la porte, tu parles au chat, comme une enfant, t'es gaga, t'assumes, et la porte s'ouvre, et tes yeux s'écarquillent, Zofia Lane, née le 16 avril 1996, tu la connait, elle te connait, mais est-ce qu'elle va te reconnaitre, tu sais pas, t'as pas envie que ça soit le cas, elle était amie avec Miles, ton cousin, vous vous êtes pas vues souvent, t'espère y échapper, tu souris, tu fais bonne figure, tu restes toi, de nature douce et agréable, même si à ce moment précis, t'as envie de disparaitre comme tu sais si bien le faire. Jazz, c'est adorable comme nom... bref, il était à deux rues d'ici, miaulant près d'un buisson, il a du s'égarer, mais il va bien, il est très câlin! tu mens, volontairement, il était plus loin que ça, mais tu veux pas qu'elle s'inquiète, c'est inutile et ça vaut pas la peine, une légère modification qu'elle croira sans problème, l'important c'est qu'il est sain est sauf, qu'elle l'ai retrouvé et que tu t'en va vite, avant que Bancroft apparaisse dans la discussion. Je l'ai déjà aperçu à votre fenêtre, et un joli Jazz comme ça on en voit pas souvent, du coup j'ai vite su où l'amener ! encore un bobard, mais t'es doué pour ça, dire coucou j'ai la mémoire absolue, je me souviens de tout ce que je vois, d'ailleurs ta plante sur la fenêtre est plus là, elle était en train de mourir faute d'eau, c'est pas ton genre, comme pour le reste, tu dis jamais rien sur toi, tu souris, regardant Jazz retrouver sa maitresse, il est encore plus content qu'elle, ou l'inverse, en tout cas les deux sont contents et ça te fait plaisir, tu profites donc d'avoir les bras libres pour couper ta musique qui tournait depuis ta trouvailles, les mains dans les poches, tu te dis que tu vas y aller, t'as rien à faire, ta femme bosse, et t'as du temps à tuer, mais elle va pas t'inviter à rentrer, c'est pas un film, c'est la vraie vie. Tout est bien qui fini bien, je vais vous laisser du coup...