in this world ; pv. miles

D'être revenue à Donwell perturbe toujours autant Juliet, malgré les quelques semaines d'acclimatation qui viennent de s'écouler pour elle. Depuis qu'elle a emménagé dans son petit appartement en bord de mer, elle a revu Alan, qu'elle avait fui, un peu par hasard, mais avec qui elle a pu s'expliquer ; elle a rencontré de nouvelles personnes ; et également réinstallé l'appartement de sa mère dans cette résidence médicalisée où elle a l'air de bien se plaire. Juliet pourrait se dire qu'elle a presque tout pour être heureuse, sauf qu'elle est à des kilomètres de l'être. Elle essaie, pourtant.
Comme aujourd'hui, par exemple. Elle tente de retrouver un semblant de rythme de vie en sortant à la supérette pour faire quelques courses. C'est sa manière à elle de reprendre le contrôle sur cette tristesse permanente, cette impression de toujours devoir quelque chose à Donwell. Elle adore la ville de son enfance, mais de savoir qu'elle abrite désormais plusieurs éléments qui la font souffrir donne quelque peu la nausée à Juliet.
Munie d'un tote bag et tout juste sortie du travail, elle entre dans la supérette d'un pas lourd. Elle fait rapidement le tour des quelques rayons, histoire de voir si son ex-mari ne s'y trouve pas avec leur fille. Soulagée de s'épargner cette rencontre, Juliet commence par le rayon de l'épicerie salée. Elle allait mettre un paquet de chips dans son sac quand une silhouette familière attire son attention, vers l'entrée du petit magasin. "Miles...?" murmure-t-elle. Juliet se décale légèrement pour mieux regarder. Elle ne se trompe en rien, il s'agit effectivement de lui. "Hey !" salue-t-elle à haute voix, dans un sourire. Elle n'est qu'à quelques pas de lui, tout droit après l'entrée de la supérette.

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@juliet cavendish

Miles avait oublié à quel point les journées qui passaient se ressemblaient à Donwell. Et surtout il avait oublié pourquoi il avait autant eu envie de s’en éloigner. Chaque fois c’était la même chose. Il s’entraînait dur, il profitait – un peu trop – des plaisirs que la capitale avait à offrir et il était heureux de revenir dans son village natal revoir sa famille. Jusqu’à ce qu’il ne le soit plus, jusqu’à ce qu’il ait besoin d’éloignement et d’indépendance au point d’écourter sa venue. Seulement c’était toujours dur de quitter Donwell, pas parce que Londres ne lui manquait pas, mais parce que ses parents lui faisaient comprendre qu’ils aimeraient qu’il reste, juste un peu, juste quelques heures. Est-ce qu’il était allé voir Poppy ? Et est-ce qu’il avait pris le temps de donner des nouvelles à Mr X et Mme Y ? Miles avait beau mentir et dire que oui, ses parents trouvaient toujours quelqu’un d’autre à aller saluer, à aller aider, quelqu’un à qui ça ferait plaisir de le voir. Alors il restait, jusqu’à avoir besoin de s’échapper au point de ne plus se soucier autant de ne pas les blesser. Aujourd’hui, il n’en était pas encore à ce point là. Non, aujourd’hui il avait accepté d’aller faire quelques courses pour ses parents pendant que sa mère allait voir… quelqu’un dont il n’arrivait pas à se remémorer le nom. Ce fut ça qui l’amena à la supérette de Donwell et face à face avec une personne qu’il n’aurait jamais cru croiser dans son village natal. Juliet. Il s’arrêta net en entendant sa voix, un avocat dont il voulait vérifier l’état de maturité encore dans la main. Il secoua doucement la tête pour reprendre ses esprits et se remettre de ce léger choc avant de lui lancer son sourire habituel. « Juliet. » Répondit-il d’une voix un peu trop enthousiaste pour être totalement naturelle. Il glissa sa langue sur ses lèvres et regarda autour d’eux, comme si leur entourage allait permettre d’élucider le mystère de la présence de son amante occasionnelle ici. Bien entendu il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre. Donwell n’était pas vraiment l’endroit où on atterrissait par hasard après tout. « Tu rends visite à de la famille ? » Proposa-t-il gentiment avant de se pencher vers elle pour aller déposer un rapide baiser sur sa joue, incertain du protocole à suivre dans ce genre de cas. Il mettait généralement un point d’honneur à ne pas recroiser les personnes qu’il mettait dans son lit en-dehors de ce cadre là, et lui serrer la main lui paraissait un peu trop formel au vu de la relation qu’ils entretenaient. « Je vais être honnête, je m’attendais pas à te croiser ici. » Avoua-t-il, décidant de jouer la carte de l’honnêteté, un sourire amusé aux lèvres.

Heureusement pour sa dignité, Miles reconnaît Juliet. Elle aurait été vexée qu'il l'ignore, ou ait carrément oublié son visage. Ils ont pris l'habitude de se contempler plus longuement dans la pénombre d'une chambre d'hôtel ou dans celle de Juliet, mais peuvent tout de même se saluer une fois sortis de ces moments d'intimité sans attache aucune. Elle s'approche de lui une fois qu'il lui a souri, et se laisse embrasser sur la joue. Un léger frisson la secoue. "Pas vraiment, j'ai déménagé ici, je suis revenue aux bases..." l'informe-t-elle dans un léger sourire. "C'est sûr, ça doit te faire bizarre, mais on avait déjà parlé de nos origines communes il me semble !" tente de se souvenir la brune dans une moue malicieuse. Même s'ils se voyaient plus pour prendre du bon temps, il leur arrivait tout de même de discuter, tous les deux. Un minimum, c'est la moindre des choses lorsqu'on veut profiter d'une relation sans entraves et plus qu'occasionnelle. "Alors, comment tu vas ?" demande-t-elle plus sérieusement. "Je pourrais te retourner la question sur la famille, au fait," lance Juliet sans laisser à Miles le temps de répondre, avant de rire légèrement.

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Miles pinça les lèvres pour tenter de dissimuler un sourire amusé. Si Juliet et lui avaient déjà parlé de leurs origines communes c’était une conversation qu’il l’avait complètement oubliée, sûrement plus concentré sur autre chose que sur le fait de se souvenir de ce que la jolie brune lui racontait. Elle avait sans doute déjà dû le comprendre vu sa question et visiblement, n’était pas vexée, c’était déjà ça. Il se contenta donc de hocher la tête, faute de savoir quoi répondre à ça. Il leva les bras et les laissa retomber contre ses flancs, l’air de dire qu’il n’avait pas grand-chose de très intéressant à raconter. En tout cas pas à quelqu’un qu’il connaissait aussi superficiellement que Juliet. Un niveau d’intimité qui lui allait d’ailleurs très bien jusqu’à présent et qu’il n’avait aucune envie de changer. « Bah, ça va écoute, et toi ? » Demanda-t-il plus par politesse qu’autre chose, parce que ne pas lui retourner la question lui aurait paru malpoli et que la voix de sa mère était venu résonner dans sa tête pour lui rappeler les bonnes manières. « Mes parents et ma sœur habitent encore ici, je passe à Donwell quand j’ai le temps. Ça me fait pas de mal de m’éloigner de la ville de temps en temps. » Expliqua-t-il avec un petit sourire légèrement amusé. Elle avait sans doute un jour lu une histoire sur ses exploits en soirée et devait sûrement comprendre à quoi il faisait référence. Il détourna les yeux en sentant le regard d’un autre client se poser sur eux et reconnut aussitôt une amie de ses parents. Son sourire disparut et une grimace affligée prit brièvement sa place. Parfait. C’était pour ça qu’il avait tendance à éviter les conquêtes à Donwell, il ne pouvait jamais rien faire dans ce foutu village sans que tout le monde ne semble être au courant dans les deux jours qui suivaient. « Tu sais ce qui est bien dans les grandes villes par contre ? » Demanda-t-il de manière rhétorique avant de répondre à sa propre question. « Les gens se mêlent moins de ta vie privée. » Expliqua-t-il en désignant l’amie de ses parents d’un geste du menton. Il croisa son regard et la salua de la main, un sourire faux aux lèvres.

Un léger rire s'échappe des lèvres de Juliet lorsqu'elle comprend que Miles non plus ne saurait pas resituer la conversation concernant leurs origines. Elle est loin de lui en vouloir, ce n'est pas pour leurs points communs qu'ils se voient, habituellement. "On va dire que j'ai connu mieux, mais ça va," répond-elle, dans un petit sourire. "Oh, oui, et puis on est bien, ici," rappelle Juliet, avant de remarquer le changement d'air sur le visage de Miles. Elle se permet de se retourner pour suivre son regard, alors qu'il lui explique que les grandes villes ont cet avantage par rapport aux villages : personne ne se connaît. "C'est vrai... Et Donwell, c'est tellement petit que je ne saurais pas étonnée d'apprendre qu'on a des contacts, voire des proches, en commun..." soupire la brunette. "Mais bon, ne t'en fais pas, si on me pose des questions, je n'aurai qu'à dire que je t'ai abordée parce que je suis une grande fan de foot ! Ça te servira d'excuse aussi," ajoute Juliet en riant. "Tu la connais ?" demande-t-elle ensuite.

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Miles hocha la tête sans vraiment en avoir conscience, trop occupé à observer les regards que l’amie de ses parents pensait discrets. Il lui fallut quelques secondes avant de se concentrer à nouveau sur Juliet et sur ce qu’elle lui disait, mais à peine eut-il entendu qu’il regretta de ne pas avoir été inattentif encore un peu plus longtemps. L’idée d’avoir des connaissances en commun dont ils n’avaient pas eu idée jusqu’à présent ne l’enchantait pas et il grimaça rapidement avant de retrouver son sourire. « Oui, il y a des chances. » Approuva-t-il, pouvant toujours sentir le regard de Mme Harris sur lui. Il fit de son mieux pour l’ignorer, quoiqu’il dise ou fasse elle allait se faire ses propres idées alors il avait appris avec le temps que ça ne servait plus à grand-chose de faire trop d’efforts une fois qu’elle avait commencé à se faire des films. « Une amie de mes parents. » Expliqua-t-il simplement avant de soupirer. « Mais tu vois, je suis pas sûr qu’elle me croit si je lui raconte que tu m’as abordé parce que t’es une fan. » Son ton était légèrement moqueur. Dans sa tête il pouvait déjà imaginer la réaction qu’aurait Mme Harris s’il essayait de lui faire croire que Juliet n’était qu’une amie. Même si ça avait la stricte vérité, elle n’y aurait sans doute pas cru. « Elle a tendance à croire ce qu’elle a envie de croire, et je pense qu’elle a très envie de me voir casé. » Expliqua-t-il, son sourire amusé grandissant encore un peu plus. « Donc t’embêtes pas à mentir pour moi, c’est pas la peine. Et toi ? Il y a des gens devant qui je devrais éviter de gaffer pendant que je suis en ville ? » Son sourire s’était fait malicieux alors qu’il lui imaginait de la famille un peu dans la veine que la sienne.

"Aïe... Mais qu'est-ce qu'elle pourrait imaginer d'autre ?" demande Juliet d'un ton hésitant avant d'avoir directement la réponse. "Oh, je vois..." fait-elle en riant quelque peu. "On s'en fout de ce qu'elle pense, de toute façon !" assure la brunette. "Enfin... Il faut que t'essaies de t'en moquer !" ajoute bien rapidement Juliet. C'est ce qu'elle fait, à propos des gens qui connaissent son histoire avec Alan et qui pourraient la juger. Juliet n'en a que faire de leurs avis ; c'étaient sa santé mentale, ainsi que sa vie, qui étaient en jeu, dans cette histoire. Si les gens qu'ils côtoyaient tous deux du temps de leur ménage sont assez étriqués d'esprit pour ne pas voir ça, Juliet s'est convaincue qu'elle ne devait leur prêter aucune attention. Cela ne l'empêche toutefois pas de les éviter le plus possible, afin de ne pas avoir à se justifier une nouvelle fois sur son choix, ou de ne pas subir des regards en coin sur sa personne. "Hum... Je ne sais pas... A moins que tu connaisses un dénommé Alan, non ! Il n'y a personne," fait Juliet en riant à nouveau. Elle doute que Miles le connaisse. Ils ne sont pas de la même génération, et surtout, Alan n'était pas de ceux qui s'intéressent assez au football pour pouvoir le connaître, même de vue. Juliet est donc à l'abri, au sujet de son ex-mari.

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Miles esquissa un sourire devant la réaction de Juliet. Elle avait raison et il était heureux qu’elle préfère elle aussi le voir comme ça. Si Miles avait commencé à s’inquiéter de sa réputation de dragueur, il aurait été obligé d’arrêter de s’amuser il y a bien longtemps de cela. « Exactement. » Confirma-t-il et, à partir de ce moment là, il s’efforça d’ignorer les regards en coin que lui lançait encore l’amie de ses parents. Il fit glisser sa langue sur ses lèvres et s’accorda quelques secondes de réflexion à la mention du prénom Alan. Alan, Alan… Hm, non ça ne lui disait rien. Bien entendu il n’avait pas demandé le prénom du psychologue qu’on l’avait forcé à consulter et il ne s’était pas non plus inquiété de ce qui se cachait derrière l’initiale A. sur la plaque dans son bureau. « Non, ça me dit rien, je pense qu’on est bon. » Annonça-t-il joyeusement avant de s’écarter du passage pour laisser passer un client, se rendant soudainement compte qu’il gênait. « Je dois aller apporter ça à mes parents – expliqua-t-il en désignant son panier à Juliet – mais si tu fais rien ce soir on pourrait aller se prendre un verre. » Proposa-t-il, son petit sourire habituel au coin des lèvres. Il ne s’était pas attendu à croiser Juliet ici, mais puisqu’elle y habitait, autant en profiter, non ? Il l’appréciait sincèrement et ils passaient toujours de bons moments ensemble. Le fait qu’ils soient tous les deux de Donwell n’était pas idéal, mais il avait la sensation que le mal était déjà fait quoiqu’il arrive. « On pourrait même aller à Brighton, en souvenir du bon vieux temps. » Ajouta-t-il, plaisantant à moitié. Quoique maintenant qu’il avait lancé l’idée, elle n’était pas pour lui déplaire. Ça leur éviterait sûrement des regards curieux de la part des clients du white horse.

Juliet serait troublée que l'un de ses amants soit l'un des amis de son ex-mari. Même si elle n'a plus aucun compte à lui rendre, son habitude à côtoyer des gens qui se connaissent tous entre eux s'est tarie, avec toutes les années passées à Brighton. Elle ne pourra pas autant se défouler maintenant qu'elle est revenue à Donwell, sans quoi, elle risque d'en entendre des vertes et des pas mûres à son sujet, de la part de gens qui n'ont rien d'autre à faire de leur vie... "Oh, oui c'est vrai !" surenchérit Juliet en se souvenant qu'elle aussi, a de petites courses à faire. "Avec plaisir, pour un verre, ce soir," acquiesce-t-elle dans un sourire. "Je suis d'accord pour faire un saut à Brighton, mais je travaille demain, il ne faudrait pas que je rentre trop tard..." Juliet laisse son sourire s'élargir, plus pour elle-même que pour Miles. Elle se connaît. L'alcool appelant l'alcool, elle aura certainement envie de boire un autre verre, puis un autre, et encore un autre... Surtout si elle est en bonne compagnie. Au pire, elle pourra appeler une amie qui est toujours prête à l'accueillir... "Vingt heures, c'est bon pour toi ?" demande-t-elle en remettant l'une des lanières de son tote bag correctement sur son épaule.

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« Pas de souci. » Répondit Miles, un petit sourire malicieux au coin des lèvres trahissant pourtant ce qu’il pensait vraiment. Une fois lancé en soirée, il n’était pas du genre à s’arrêter juste parce qu’il devait se lever le lendemain, et malgré le fait que ça lui ait joué des tours plus d’une fois, il en était plus fier qu’autre chose. Il espérait secrètement que Juliet ne serait pas si raisonnable que ça une fois à Brighton et après un ou deux verres. « 20h ? Parfait, je te retrouve là-bas alors. » Confirma-t-il, supposant qu’ils iraient dans le même pub que les autres fois. Il lui lança un dernier petit sourire en coin avant de reprendre ses courses, essayant – en vain – d’esquiver l’amie de ses parents. Il finit par se retrouver coincé avec elle à la caisse et passa les cinq minutes qui suivirent à lui expliquer que Juliet n’était qu’une amie avant de prétexter être pressé et de sortir du magasin.

Le reste de la journée se passa sans le moindre accroc et il n’eut aucun mal à être à l’heure au rendez-vous devant le pub de Brighton qu’il fréquentait le plus souvent. Il avait pris la peine de se changer pour enfiler un jean, un t-shirt gris clair ainsi qu’un pull noir pour éviter de mourir de froid. Le vent avait une fâcheuse tendance à s’engouffrer dans toutes les rues de Brighton et ce soir ne faisait pas exception à la règle, aussi fut-il content d’apercevoir Juliet arriver vers lui. Il lui fit un signe de la main pour signaler sa présence – simple réflexe, elle aurait eu du mal à rentrer dans le pub sans le voir vu qu’il se tenait juste à côté de la porte. Il attendit qu’elle soit à sa hauteur pour déclarer d’un ton amusé : « Je suis gentil, je t’ai attendu pour commencer à boire. » Il avait beau l’avoir dit en rigolant, la tentation de rentrer au chaud et de commander une bière avait belle et bien été présente depuis qu’il était arrivé. Ça lui apprendrait à venir en avance.

Spoiler:

"Ca marche, à tout à l'heure alors," répond Juliet dans un sourire quelque peu malicieux. Elle sent que cette soirée va lui faire le plus grand bien, en ces temps compliqués. Puis de revenir à Brighton le temps d'une soirée, alors que cette ville a abrité son désespoir lorsqu'elle a abandonné sa vie étouffante, va certainement lui faire voir les lieux d'un oeil nouveau.

Lorsqu'elle se sépare de Miles, Juliet prend tout de même la peine d'envoyer un message à son amie, pour la prévenir qu'elle risque de passer la voir, ce soir, car elle est de sortie en ville. Compréhensive, elle ne tarde pas à lui répondre qu'il n'y a jamais de soucis à ce qu'elle passe dormir chez elle si elle a besoin. Le reste de la journée se passe très calmement. Juliet profite de son après-midi pour faire un peu de ménage chez elle, et se préparer pour son rendez-vous de ce soir. Miles et elle ne se voient généralement pas que pour boire un verre, aussi se doit-elle d'être prête à toute éventualité. L'heure approchant, elle prend la route vers leur pub habituel et se gare près de chez son amie, pour terminer la route en bus afin de ne pas faire de bêtise. On ne sait jamais. Juliet retrouve Miles devant le pub, après l'avoir repéré de loin grâce à son signe de la main. "Attention, on pourrait croire que tu te montres galant," le raille-t-elle en entrant dans le bar à sa suite. Ils commandent rapidement au comptoir puis une fois leur consommation en main, partent s'installer à leur table habituelle, reculée et quelque peu à l'abri des regards. "Au moins, ici, y'a peu de chances qu'on croise quelqu'un qu'on connaît bien ! T'as recroisé l'amie de tes parents ce matin, ou non ?" demande Juliet, amusée, en enlevant sa veste pour s'installer.

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« Oh non, quand même pas. » Répondit Miles avec une pointe d’auto-dérision devant la moquerie de Juliet, bien conscient qu’il avait de nombreuses qualités mais que la galanterie n’en avait jamais vraiment fait partie. Il commanda et suivit la jeune brune jusqu’à leur table habituelle, légèrement à l’écart du reste de la salle, assez en tout cas pour que Miles n’ait pas constamment l’impression d’être épié. Il enleva son pull pour éviter de mourir de chaud et le posa sur le rebord de sa chaise avant de trinquer avec Juliet et de prendre une petite gorgée de sa bière. « Non, heureusement, mais bon je suis resté chez mes parents donc j’avais peu de chance de la recroiser. » Expliqua-t-il, un petit sourire amusé au coin des lèvres. Il adorait sa ville natale, mais il avait parfois l’impression d’y étouffer. Tous les habitants se connaissaient, et tous connaissaient ses parents et se feraient un malin plaisir d’aller leur raconter le moindre truc qu’ils pourraient trouver intéressant concernant leur fils. C’était épuisant à la longue, et s’il revenait toujours avec plaisir à Donwell, il en repartait quasiment toujours avec encore un peu plus d’enthousiasme. « De toute façon le mal est fait. » Commenta-t-il avant de hausser les épaules. « J’imagine que ce n’était qu’une question de temps. Je croise souvent des gens de Donwell ici. » Ceux qui n’étaient pas amoureux du white horse venaient souvent boire à Brighton, la ville n’étant qu’à une petite vingtaine de minutes en voiture et une demi-heure en bus et bien plus fournie en pub et activité en tout genre. « Hésite pas à l’envoyer bouler si elle vient t’embêter. Elle est pas méchante mais elle est un peu… envahissante. » Il haussa les sourcils, comme pour signaler que c’était un euphémisme. Il aurait aimé pouvoir dire que ça risquait d’en rester là mais il savait que ce ne serait sûrement pas le cas, après tout ça ne l’avait jamais été dans le passé. L’amie en question était du genre sans-gêne et elle s’était pris d’un intérêt hors du commun pour la vie sentimentale de Miles, sous couvert de vouloir le voir heureux.

Spoiler:

Une fois installés, Miles et Juliet trinquent rapidement à leurs retrouvailles, et la secrétaire se permet de boire une longue gorgée de bière en écoutant la réponse de son acolyte de la soirée. "Imagine si elle y était passée..." plaisante Juliet en roulant des yeux. "Ici, tu veux dire à Brighton ?" s'étonne Juliet. De son côté, elle n'a pas croisé tant de monde que ça originaire de Donwell, ces dernières années. Heureusement, d'ailleurs, sinon elle aurait dû se justifier un nombre incalculable de fois sur son départ, pour ceux qui l'auraient reconnu comme l'épouse Debenham... "Le seul endroit où je risque de la croiser, c'est au cabinet. Mais je doute fort qu'elle se souvienne de moi..." répond la brune en souriant, avant de prendre une nouvelle gorgée de bière. "A part ta journée passée à Donwell, quoi de neuf de ton côté ? On n'a pas trop eu le temps de parler ce matin..." demande Juliet, tout en se mouvant quelque peu sur la banquette afin de s'installer plus confortablement.

hj:

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« Ouais à Brighton. » Confirma-t-il avant de prendre une gorgée de sa propre bière et de hausser les épaules. « Maintenant que tu le dis je les croise surtout dans les bars, c’est peut-être pour ça que ça t’étonne. » Plaisanta-t-il, se rendant compte en le disant qu’il n’était pourtant pas loin de la vérité. Il fallait dire que quand il venait ici ce n’était jamais pour profiter de la plage ou de la ville, c’était juste pour s’échapper du village et venir boire dans un endroit qui n’était pas le white horse. Pour le reste la plage de Donwell lui allait très bien et il avait Londres pour l’animation, Brighton faisait beaucoup trop tranquille en comparaison à son goût. « J’en serais pas si sûr que ça à ta place. » Commenta-t-il devant l’assurance de Juliet que l’amie de ses parents ne se souviendrait probablement pas d’elle. Miles commença à l’imaginer entrain de monter un dossier avec des photos de Juliet et un florilège d’informations personnelles et potentiellement compromettantes et camoufla son sourire dans sa bière. Son imagination était des fois bien trop vive pour son propre bien mais il aurait quand même été étonné que la vieille dame ne la reconnaisse pas si elle la recroisait un jour. Miles haussa les épaules et reposa sa bière, essayant de se souvenir un peu plus précisément de la dernière fois où il avait croisé la jeune femme et de ce qui avait bien pu se passer entre temps. Ne réussissant pas à se souvenir de la date exacte il décida de raconter quelque chose dont il était sûr de ne pas lui avoir encore parlé. « Pas grand-chose. Je me suis juste battu en soirée il y a pas très longtemps et j’ai eu quelques ennuis, je sais pas si t’as vu ça dans les journaux. » Expliqua-t-il avant de lever les yeux au ciel, amusé et à la fois un peu agacé par les proportions que toute l’histoire avait prises. « Enfin ça aurait pu être pire, il n’y a pas eu de blessure grave et j’ai juste eu besoin de revenir ici voir un psy pour éviter des matchs de suspension. » Ajouta-t-il avant de reprendre une gorgée de bière, encore plutôt fier de son coup là-dessus. Il l’avait échappé belle, sans compter que sa session avec Alan s’était plutôt bien déroulée. Ils avaient surtout discuté foot. « Et toi alors ? Qu’est-ce qui t’a décidé à revenir à Donwell même ? » Demanda-t-il pour relancer la conversation.

"Dans les bars... Comme c'est étonnant..." répond Juliet. Elle roule quelque peu ses yeux. Le White Horse ne suffit certainement pas aux gens de Donwell. Il reste un très bon pub, mais de voir toujours les mêmes têtes est agaçant pour certains. Après avoir bu une gorgée de sa bière, Juliet demande de ses nouvelles à Miles. Du temps où elle vivait à Brighton, ils étaient amenés à se voir plus ou moins régulièrement, et même s'ils ne passaient pas la totalité de leur temps ensemble à parler de leurs vies respectives, ils se donnaient tout de même quelques nouvelles. Maintenant qu'elle est revenue à Donwell, Juliet a laissé quasiment tous ses contacts derrière elle... "Hum, non, je t'avoue que je lis pas vraiment les journaux," avoue-t-elle. "Pourquoi tu t'es battu ?" demande Juliet après que Miles lui a déclaré qu'il avait dû faire quelques séances avec un psy pour éviter toute punition après cet écart de comportement. Une partie d'elle se demande s'il a pu aller chez Alan, mais elle se retient de poser la question. "Je dois m'occuper de ma mère. Elle a un Parkinson qui évolue avec sûreté, alors je veux passer le plus de temps possible avec elle... Je me voyais mal faire la route chaque jour depuis Brighton. Je préfère me rapprocher, directement. Et puis... J'ai passé trop de temps à fuir mon ancienne vie. J'aime beaucoup Donwell, au fond, je déteste seulement les dernières années qu'on m'y a faites passer..." évoque Juliet avec un sourire triste.