coming up roses ; pv. logan

Incapable de refuser une telle invitation au risque de se faire chambrer les prochaines semaines, Juliet se fait à nouveau traîner au White Horse par ses collègues, après un repas plus que satisfaisant au restaurant qui se trouve à une centaine de mètres de là. Depuis qu'ils ont tous quitté le cabinet médical à l'heure où sonne le week-end mérité, Juliet a dû avaler au moins trois litres d'alcool, sans compter les amuse-gueule et le repas. Elle est exténuée, quelque peu à l'ouest, ne sent plus ses pieds sur ses bottes à talons, mais suit tout de même les docteurs et autres spécialistes ainsi que ses collègues secrétaires les plus proches pour un dernier verre au White Horse. Ils reprennent exactement la même table qu'ils ont laissée deux heures plus tôt, l'un des médecins avouant qu'il a malicieusement confié la garde de cette dernière à l'un des barmen, en l'informant qu'ils allaient sûrement revenir après leur dîner, pour terminer la soirée... Juliet ne peut s'empêcher de secouer la tête, en riant quelque peu. Incorrigible, celui-là. Si ça n'avait pas été lui, Logan aurait tout autant pris les devants pour faire exactement la même chose. C'est ce que Juliet lui lance, d'ailleurs, en se rasseyant à côté de lui pour cette fin de soirée. Ils sont tous les deux sur le banc en bois qui entoure la partie de la table qui se trouve collée au mur. A gauche de Juliet se trouve la chaise qui a été désignée comme porte-manteaux. Elle finit par y lancer également le sien, et attrape l'une des cartes qui traînent encore sur la table. "Va falloir que tu me conseilles sur une boisson pour terminer la soirée... Je suis tellement pleine qu'il faudra me rouler pour me ramener chez moi !" fait-elle à son meilleur ami, en mimant une lassitude extrême. "Mais ça fait du bien de sortir, en tout cas, merci d'avoir insisté tout à l'heure pour que je vienne," ajoute la secrétaire, avec un sourire en coin.

"Ooooh n'importe quoi toi... Comment ça tu peux pas dire la même chose en fin de mois ?!" proteste Juliet en refermant sa carte d'un geste vif, avant d'éclater de rire. "Si tu veux on échange nos salaires, hein !" propose-t-elle. Elle est certaine que Logan est bien loin d'avoir à se plaindre, financièrement parlant. "Ouais, depuis Brighton, quoi..." avoue Juliet avec un demi-sourire quelque peu gêné, imitant l'air de Logan. Ils n'ont pas pris la peine de sortir de la sorte, encore. De passer la plupart de leurs pauses déjeuner ensemble leur a suffi, visiblement. Juliet aurait aimé le voir un peu plus, mais elle ne peut pas aller contre l'emploi du temps personnel de Logan. Et elle se doute qu'il doit avoir des tas d'autres personnes à voir, en dehors d'elle. "Une Bud aussi, s'il vous plaît," demande Juliet au serveur après sollicitation de son meilleur ami. Il s'éloigne d'eux pour s'occuper du reste de la tablée, son bloc-notes toujours vissé aux mains, et Juliet reporte son attention sur Logan. "Et elle dirait quoi, Blake, si elle te voyait comme ça ?" demande Juliet, en reprenant les mots du médecin. Elle se souvient que l'ex-femme de ce dernier n'avait pas l'air de beaucoup l'apprécier. Et c'était plus ou moins réciproque, le peu de temps qu'elles ont dû se côtoyer. Juliet n'irait pas jusqu'à dire qu'elle est ravie que Logan et elle aient divorcé, mais presque. Les histoires d'avis d'ex, elle connaît mieux que personne, étant à peu près dans la même situation. Si Alan la voyait en ce moment même, il aurait simplement dit qu'elle est fidèle à elle-même... Question après-mariage, Juliet a peut-être eu un poil plus de chance que Logan. Alan et elle sont redevenus plus ou moins amis, après les quatre ans qu'ils ont passé loin l'un de l'autre, faisant chacun leur deuil de cette relation illusoire.  

Juliet remarque sans mal la grimace de Logan, à l'évocation d'une possible réaction de la part de son ex-femme, quant à son état plus qu'alcoolisé. Elle lui laisse quelques secondes le temps d'éviter la question, sans cesser de le fixer, mais il se lance bientôt dans une imitation caricaturale de Blake, avec une voix bien plus aiguë que la moyenne. Devant ces sons stridents, Juliet ne peut pas s'empêcher d'avoir un mouvement de recul, yeux grand ouverts. Elle finit par éclater de rire en même temps que certains de leurs acolytes de la table, qui suivaient la conversation de loin. "Wouaw, quel talent !" commente Juliet, main sur la clavicule dans un geste délicatement féminin. "Tu m'impressionnes, des années qu'on se connaît et je savais même pas que t'étais capable d'imiter aussi bien une femme," fait-elle ensuite. "Par contre, je passe mon tour pour voir l'imitation de Mickey, merci bien," décline poliment la secrétaire. Elle se remet correctement assise puis croise ses bras sur sa poitrine. "On n'a jamais vraiment parlé des raisons du divorce, vu l'espace que je t'ai laissé. Je voulais pas trop m'imposer pendant cette épreuve... Mais, maintenant c'est presque passé, on peut en discuter tu crois ?" s'intéresse Juliet, curieuse d'en savoir un peu plus sur les raisons qui ont poussées son meilleur ami sur le même chemin qu'elle-même a emprunté quelques années auparavant.