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 Tell the world I'm coming home (Lewsio)

Lewis Odell
Lewis Odell
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MessageSujet: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyMer 27 Jan - 12:57


« Weep not for roads untraveled
Weep not for paths left lone
'Cause beyond every bend is a long blinding end
It's the worst kind of pain I've known
Give up your heart left broken
And let that mistake pass on
'Cause the love that you lost wasn't worth what it cost
And in time you'll be glad it's gone »
Lewis ajusta sa cravate pour qu'elle soit parfaitement centrée. Le noeud était parfaitement réalisé, noué avec l'aisance née d'une longue habitude. Cravate noire. Chemise blanche. Veste et pantalon noirs. Chaussures noires, cirées. Mouchoir plié, repassé, positionné dans la poche adéquate. Il vérifia sa tenue, chassant une poussière de sur son épaule.
Impeccable.
Il pouvait passer pour control-freak, mais en quelque sorte, c'était sa première impression qu'il voulait réussir. Même si lui et Ambrosio se connaissaient un peu. Vingt ans sans se voir, autant dire que c'étaient deux inconnus qui allaient se rencontrer. Lewis ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Il imaginait sans mal qu'Ambrosio avait changé. Tout comme lui avait changé. Quoi de plus normal en deux décennies ?
Il se regarda dans le miroir et chercha dans son reflet les traces du jeune cadet un peu timide et complexé par sa petite taille, mais il ne vit qu'un homme d'âge mûr, au visage un peu inexpressif. Une raideur trop militaire. Une maîtrise de soi martiale. Un sourire étira ses lèvres quand il songea qu'il avait plus l'air d'un garde du corps que d'un majordome. Ce qui brisa, dans son reflet, son aspect trop sérieux, et fit s'envoler quelques années.
Estimant sa tenue correcte, il vérifia l'heure à sa montre, une montre d'aviateur, il n'avait jamais su s'adapter aux montres standard. Il était en avance. Parfait. Il avait toujours eu le retard en horreur. Il récupéra son manteau et l'enfila. Et voilà, l'uniforme était complet.

Il sortit du manoir, prenant la peine de saluer chacun des autres employés qu'il croisait en allant jusqu'au garage. Le temps était couvert, le plafond nuageux bas et annonciateur de pluie. Lewis soupira et prit la peine de vérifier la présence d'un parapluie dans la voiture. Une fois qu'il eut vérifié que tout était en ordre, il prit la direction de l'aéroport. La circulation était fluide, si bien qu'il n'eut aucun problème à arriver à bon port. Il était toujours en avance. Il avait amplement le temps de trouver le bon terminal.
Il devait détonner un peu, parmi les badauds attendant un membre de leur famille. Il se tenait si droit, si professionnel qu'il attirait les regards curieux. Peut-être s'attendaient-ils à voir débarquer une rockstar. Les minutes s'égrenèrent et enfin les premiers voyageurs firent leur apparition. Lewis vérifia une dernière fois sa tenue avant de reporter son attention sur les arrivants.
Il n'eut pas de mal à repérer Ambrosio. Il avait toujours été un peu physionomiste, même s'il aurait pu se faire avoir : le gamin bagarreur, en colère contre le monde entier avait laissé place à un homme qui semblait plus apaisé. Ce n'était pas un jugement, plutôt un constat.
« Monsieur Lister, bienvenue. » le salua-t-il en se portant à sa hauteur. « Avez-vous fait bon voyage ? »
Il ne ressentait peut-être pas encore le décalage horaire. Lewis nota mentalement de faire en sorte qu'il puisse se reposer sans être dérangé.
« Lewis Odell, monsieur. » se présenta-t-il. « Vous vous rappelez probablement plus de mon père, Andrew. Il était plutôt autoritaire. »
Lewis s'autorisa un petit sourire, son père avait toujours été un peu austère et méticuleux. Lewis ne lui ressemblait qu'à 50% sur ce coup-là. Il ne se considérait pas comme étant particulièrement austère. Il s'arrangea avec discrétion et efficacité pour récupérer les affaires de son désormais patron. Il le guida jusqu'à la voiture. Il lui ouvrit la portière, pour qu'il puisse s'installer le temps qu'il charge les bagages.
« Je ne sais pas si vous avez l'habitude de lire la presse, mais j'ai pris le journal du jour, si cela vous intéresse. »
Il se glissa derrière le volant et boucla sa ceinture. Le journal était peut-être le moyen le plus efficace de se réhabituer à la vie locale.
« Souhaitez-vous rentrer directement ? »
Il ne savait pas trop quoi penser d'Ambrosio. Ce n'était pas vraiment les conditions idéales pour faire (ou refaire) connaissance après tout. Lewis ne voulait pas se montrer intrusif. Ce n'était pas son rôle et ce n'était pas dans sa nature. Il démarra et prit la direction de la sortie du parking, en attendant les instructions.
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyMer 27 Jan - 20:43


It's another time, it's another day
Numbers they are new, but it's all the same
Running from yourself, it will never change


Mexico lui manque déjà, ça ne fait que quelques minutes qu'il vient de poser un pied sur le sol froid de l'Angleterre qu'il songe déjà à tourner les talons et voir si un billet retour n'est pas envisageable. Il a dans sa valise l'essentiel, des vêtements pour se changer, son ordinateur portable, des papiers et quelques souvenirs qu'il a ramené en pensant que ça ferait plaisir à certains, qui pourraient tout aussi bien finir dans sa chambre pour l'aider à faire le deuil d'une partie de sa vie. Encore faut-il les dénicher ceux que ça ferait sourire, les vieux amis d'enfance ont peut-être quitté le coin. De brefs messages de condoléances inondes ses notifications de son smartphone dès qu'il le rallume. Il tape des remerciements et deux emojis qui vont de paire avec la situation. Aucune envie d'être là, il se traine sa valise comme un fardeau, mais bon il n'a pas le choix. Régler la succession à distance se serait révélé être sans doute pire et il n'avait pas envie de rester des heures au téléphone, surtout que là où il habitait, le réseau n'était pas d'excellente qualité. Il était bien, là bas, où personne ne pourrait le faire chier. Puis Mme Lister est morte, parce qu'il fallait bien que ça arrive un jour, sauf qu'il ne pensait pas recevoir ce genre de message peu avant son anniversaire. Vingt et un an presque tout pile qu'il a quitté Donwell et qu'il pensait avoir tiré un trait de dessus. Vingt et un an d'efforts inutiles. Retour à la case départ. C'est la même rengaine, la même soupe réchauffée.
Le majordome l'attend dans le hall, bien sapé, tiré à quatre épingle. Le genre de gosse que sa mère aurait rêvé d'avoir. Propre sur lui. Il reconnait Lewis, en plus vieux, portrait craché de son père à quelques détails près. Dans ses souvenirs, le gamin de son âge était plus agréable que le paternel, habitué à le chasser dans tous les recoins du manoir où le ramener par la peau des fesses quand il faisait le mur. Malgré son autorité, il n'est jamais arrivé à la hauteur de Mme Lister en cruauté infantile. Il sourit, gêné, à cette mention. Oui, il imposait ses règles et il était strict et Ambrosio lui rentrait dedans parce qu'il n'avait pas de père et que le moindre homme de sa vie était autant une anomalie qu'une figure à laquelle il voulait se rattacher.

Les mondanité le blasent déjà. Il n'a aucune envie de faire de différence. Il n'aime pas ce principe, c'est quelque chose d'inhérent à son village d'enfance. Des siècles que les riches restent avec les riches et les pauvres dans leurs coins et qu'on se parle comme si on était encore à l'époque victorienne. Il lui serre la main et donne immédiatement le ton de leur échange. Il ne va pas se la jouer jeune riche, il a hérité certes, il n'a rien demandé. Il ne va pas jouer le jeu, il ne va pas faire semblant de comprendres les coutumes de ces bourges. « Hi, I'm Ambrosio Lister. I'd rather have us using each other's names. » Monsieur ? Vraiment c'est l'air qu'il donne ? Il est encore en t-shirt et avec des lunettes de soleils qui retiennent ses cheveux, jean baggy et baskets. Pas exactement l'image que les gens doivent avoir d'un Lister, qui devrait se pointer avec une cravate et une chemise parfaitement repassée. Exactement le souvenir qu'ils ont du petit Ambrosio, il fallait être à l'aise pour courir vite et fuir les conséquences d'un carreau brisé. Ambrosio acquiesce et se saisit du journal, se réhabituant à lire en anglais et à le parler. Il a un accent qui traine en longueur. Il s'assoit sur le fauteuil passager, ayant horreur de se la jouer star hollywoodien à l'arrière. Feuillette les news pour se rendre compte que les potins n'ont pas changés, seulement les noms.
Il n'a pas envie de rentrer. Il voudrait rentrer chez lui et chez lui, ce n'est pas ici. Il voudrait se perdre dans les rues de Londres et ne jamais être retrouvé. Il voudrait, tant de choses, n'importe quoi qui l'éloigne de la réalité. « I'm starving, can we get something to eat, please ? » Noué jusqu'au cou, l'estomac. Tellement noué que la simple idée de mettre quelque chose dans sa bouche lui donne envie de vomir, mais il sait qu'il doit le remplir ou il le regrettera  sinon. La fatigue l'atteint déjà. Si il ne veut pas avoir les effets  négatifs du jet-lag il a tout intérêt à attendre la nuit et rester éveillé, il ne veut pas désynchroniser. Il est installé au garde à vous sur son siège, les mains posées sur ses genoux. « Are we going to act like we don't know each other ? »   Comme si Ambrosio était juste son patron et Lewis son employé, alors qu'ils ont été enfants. Qu'ils se sont vu grandir, de loin, avant que Lewis se barre servir son pays et que Ambrosio foute son avenir en l'air d'une autre manière. Il n'était pas le genre de pote qui allait avec Lewis, en toute honnêteté. C'était lui la mauvaise graine, sa mère en a toujours eu que pour Lewis. Lewis le bon garçon.
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Lewis Odell
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyJeu 28 Jan - 13:10


« Weep not for roads untraveled
Weep not for paths left lone
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It's the worst kind of pain I've known
Give up your heart left broken
And let that mistake pass on
'Cause the love that you lost wasn't worth what it cost
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Lewis ne savait pas trop comment se comporter avec Ambrosio. Il avait opté pour la façon la plus neutre possible. Probablement la plus froide. Très professionnelle. Trop professionnelle, sans doute. Il laisse Ambrosio prendre ses marques. Au final, c'est peut-être lui-même que Lewis protège en mettant de la distance entre eux.
« Then let's go eat something. Do you have any preference ? »
Ils ont l'air malins tous les deux. L'un comme l'autre totalement engoncé dans leurs rôles respectifs. Le fait est, ces cases sont un léger réconfort pour Lewis. Bonjour la psychorigidité de l'ancien militaire.
« I don't know... Sorry, I didn't know what to expect. »
Il laisse un sourire étirer ses lèvres. Il se dit qu'il s'est inquiété pour rien, Ambrosio semble être resté fidèle à lui-même. Il semble peut-être plus apaisé.
« It's kinda like we don't know each other. Twenty years...»
Une vie entière. Plus d'années que son fils n'en avait vécues. Pourtant, il voyait toujours son... Son quoi au juste ? Ami ? Camarade d'enfance ? Il n'avait jamais trop su où situer leur lien... Mais oui, il voyait toujours l'Ambrosio qu'il avait connu.
« Don't worry, I'm not like my old man... Well, I'm like him only on one point : I'm rather good at my job. »
Il laisse le silence s'installer un peu, la conduite dans Londres et sa périphérie nécessitant un peu plus d'attention que les routes de campagne.
« I'm sorry, Ambrosio. I know you don't want to be here. »
Il se rappelait que les relations d'Ambrosio avec sa mère étaient pour le moins conflictuelles. De ce fait, il n'osait pas prononcer les banalités d'usage en ces circonstances. Parce qu'elles seraient bien trop creuses. Le mieux qu'il puisse faire, c'est probablement lui apporter un soutien silencieux.
« How was Mexico ? I bet you didn't miss our "perfect" weather. »
Il se souvenait avoir pour sa part maudit le désert et le sable pendant ses déploiements, avant de maudire la pluie et la brume une fois rentré au pays. Maintenant, cela ne lui faisait ni chaud ni froid.

Ils finirent par s'arrêter pour manger. Lewis aurait presque ri de l'incongruité de leur binôme. Vraiment, ils détonnaient dans le décor. Mais comme le disait si bien Julian, il était bien trop à l'aise dans sa tenue de pingouin.
« So, what are you gonna do ? »
Il pouvait très bien décider de tout vendre et de repartir. Lewis était plutôt direct. Non pas qu'il se moquait de perdre son job ou le conserver, il s'adaptait. Mais il avait peut-être, pour Ambrosio, cet avantage d'être un peu extérieur à la situation : Lewis lui offrait une main tendue et une oreille attentive. Pas uniquement parce qu'il était à son service, mais aussi parce que c'était dans sa nature.
« Donwell did not change at all. I mean, people come and go, but it's that kind of city, you know ? »
Peut-être était-ce lui qui ne voyait pas les choses bouger. Donwell avait ce petit côté immuable, comme les grandes cathédrales de pierres. Tellement présentes dans le décor qu'on finit par ne plus leur prêter attention. il desserre légèrement le noeud de sa cravate. Julian aurait ri de le voir faire. Il se serait moqué de sa façon de chercher à jouer la carte décontraction. C'était un mot qui lui était partiellement inconnu, la décontraction.
« I mean, I spent half my life in the military. And still it's like I never moved. Except for the people. Some left. Some came. »
Il laissa échapper un soupir. Parfois, il se sentait subitement vieux, à voir que son fils avait presque l'âge d'aller à la fac, de se jeter à corps perdu dans la vie... Presque assez vieux pour devenir père lui-même.
« Do you mind if I smoke ? Since we are outside. I got some bad habits. »
Il n'est pas un grand fumeur et ne fume globalement qu'en extérieur. Il n'est jamais parvenu à arrêter totalement. Mais il tient toujours compte de ceux qui l'entourent. Il n'y a rien de plus désagréable que de respirer la clope des autres quand on ne fume pas soi-même.
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyJeu 28 Jan - 21:29



It's another time, it's another day
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Running from yourself, it will never change


Il ne savait pas à quoi s'attendre non plus, déjà pas à devoir faire face à un visage du passé aussi tôt. C'était quelque chose d'inévitable et pourtant il arrive à en être surprit. Comme si il peinait à réaliser que c'est la réalité, que c'est bien en train d'arriver, s'ancrer dans le réel, la tête encore dans les nuages. Il regarde la route, s'attardant sur le paysage qui change mais se ressemble à chaque coin de rue, un sentiment étrange qui se répand dans sa poitrine. Comme saigner de l'intérieur, ses souvenirs remontent à la surface et le submergent. Il ne voit plus qu'eux, ils remplacent les enseignes par celles qui trônaient fièrement sur les devantures il y a vingt ans de cela. Même les visages des passants se remplacent par ceux de camarades qu'il n'a jamais revu. Il écoute, passif, Lewis qui lui parle, qui lui explique qu'il est sans doute mieux que les choses se déroulent ainsi.  Qu'ils se comportent comme des étrangers car, après tout, c'est ce qu'ils sont. « You don't know anything. », il siffle entre ses dents. De trop nombreuses années les séparent, Lewis à fait sa vie et Ambrosio a fait les siennes. Ce n'est pas comme si ils étaient comme cul et chemise, qu'ils avaient eu l'occasion de s'appeler à l'autre bout du monde. Il détourne le regard de la vitre pour observer son profil sérieux, ses traits rompus au devoir. Son ventre se tord une fois de plus, malgré le refus de réfléchir à une destination. Il pourrait lui demander le conduire à travers le pays, au bout du monde, loin de cette ville de malheur. Il ne dirait pas non à un MacDonald, n'importe quoi qui puisse rapidement faire l'affaire et qui n'implique pas de décoller de son fauteuil. Finalement, Lewis fait un arrêt et Ambrosio est heureux de pouvoir se dégourdir les jambes.

Mexico était magique, mais n'importe quel endroit aurait fait le charme. Il ne saurait le décrire, le ciel était plus bleu, l'herbe était plus verte et qu'importe la violence dans les rues et les ghettos, qu'importe que ce ne soit pas la destination qui fasse rêver, els embûches et les difficultés sociales. Sans ça, il n'aurait jamais su ce qu'était le sens de la famille. « I didn't miss this country. » Il soupire, las et fatigué de son vol, de devoir faire ce genre de small talk. Il se demande quand est-ce que Lewis va mettre les pieds dans le plat et lui faire ses condoléances lui aussi. Est-ce qu'il pensera tous les gentils mots qu'il dira sur sa mère ? Est-ce qu'il lui dira qu'elle était douce, aimante, qu'elle l'a toujours bien payée, qu'elle ne l'a jamais frappé ? Normalement, il n'a pas la gueule qu'on a envie de tabasser, quoique quelques années plus tôt Ambrosio aurait été ravi de lui péter quelques dents si c'est pour faire tomber son sourire. Que va t-il faire maintenant ? C'est une très bonne question, à laquelle il n'a pas de réponse.  « I came to bury my mother. » Il répond du tac-au-tac sans n'y mettre aucune tendresse, aucune émotion. Encore en état de choc, acceptant tout doucement l'idée que Donwell sera probablement son tombeau. Il se connait, il va vouloir lui rendre honneur, reprendre l'affaire. Il pourrait se faire au bord de mer, à la fraicheur hivernale qui gifle ses joues. Ambrosio n'est pas du genre à faire de demi-tour, il ne prend pas la fuite face à l'adversité. Il lui rentre dedans; Donwell n'à qu'à bien se tenir. « Papers. Business. I'll see when I get there. It doesn't matter for now. » Si  ils y arrivent. « Some things never change, I guess. » Il commente. Il pense bien que son petit village est resté égal à lui même. « First of class smokes now. Go ahead. » Ambrosio plisse ses paupières et se pince l'arrète du nez, chassant désespérément la migraine à l'arrière de son crâne. Il peut déjà entendre la pipelette de commère lui vriller les tympans, notifier son retour à qui voudra bien l'entendre, murmurer dans les rues que bâtard Lister est revenu dans son fief maintenant que la vieille a passé l'arme à gauche. Pensent-ils qu'il s'y rend pas intérêt ? Qu'il en a vraiment quelque chose à faire des zéros sur son compte en banque ? Il a fait sans, il referait encore. Il n'a pas besoin d'eux. Il n'a pas besoin de Lewis. Il n'a besoin de personne.


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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyVen 29 Jan - 14:51


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Lewis est un peu déstabilisé par Ambrosio. Il n'arrive pas vraiment à s'ajuster entre professionnalisme et familiarité. Il essaye de rester le plus neutre possible mais Ambrosio ne lui facilite pas la tâche. Il comprend en quelque sorte. Il sait qu'il ne veut pas être là, il a toutes les raisons du monde de ne pas vouloir être là. Lewis ne juge pas. Ce n'est pas son rôle. Ce n'est pas dans sa nature.
« I kinda figured that out. » rétorque-t-il avec un soupçon d'humour noir.
Sans le décès de sa mère, Ambrosio ne serait probablement jamais revenu par ici. Lewis comprend. Mais Donwell, c'est ce genre de ville qui vous rappelle à elle. Qu'on le veuille ou non. Sur ce point-là, ils sont d'accord. Cette ville ne change pas. Mais eux ont changé. Ambrosio s'est apaisé en quelque sorte. Quoi qu'il ait vécu au Mexique, ça lui a fait du bien. C'est de revenir qui le rend aussi acerbe. Lewis, lui, il s'est endurci. Il s'est forgé une carapace. Il continue d'aider les autres parce que c'est dans sa nature, mais il n'est plus aussi... lisse qu'autrefois.

Lewis allume sa cigarette et soupire de nouveau.
« First of class... So that's how you remind me ? »
Il laisse échapper un rire. Pas vraiment joyeux. Il comprend qu'il ne se souvienne que d'un espèce d'intello, plongé dans les livres, toujours un peu effacé.
« You never understood, did you ? That was not like I had many other options. Being a smartass was my ticket out. And it worked... For a while. »
Il le regarde dans les yeux. Ses parents n'étaient pas pauvres, mais pour quitter Donwell, il n'avait pas vraiment eu le choix. Il lui fallait être bon. Sortir du lot. Il ne s'en plaint pas. Il a fait ses choix. Il avait ses objectifs. Il les a atteint. L'armée avait été son ticket de sortie, son seul moyen de quitter cette ville... Dans laquelle il était pourtant revenu à chaque fois.
« So yes, Mr Smartass smokes. Among other things. »
Il pourrait dire plus, mais il retient ses mots. Now I grow wings and rage. I learnt how to kill. Ambrosio ne pourrait pas comprendre. Malgré la colère qu'il ressent, l'agacement que provoque en lui l'attitude d'Ambrosio, Lewis parle posément, mais pas froidement.
« I don't care of what you think about me. I'm doing my job. I know you hated you mother -  you have your reasons - but don't shoot the messenger. »
Il n'a pas à s'en prendre à lui. Lewis n'y est pour rien. Lewis n'est pas responsable du comportement de la mère d'Ambrosio, ni de celui de son père à lui.
« You want to punch me in the face ? Fine. Do it. I don't care. I've seen worst. For Christ's sake, I've done far worst. »
Il termine sa cigarette et hausse légèrement les épaules. Il écrase le mégot avant de le ramasser et de le glisser dans un cendrier de poche.
« As I see things, you have only two options, Ambrosio. First one ? Stay stuck in the past. Be the prodigual son, and walk in the shadows of the dead. Second one ? Change the game's rules. »
Ambrosio n'est plus un gamin. Il ne peut plus tempêter comme un gamin capricieux. Même si Lewis sait que sa position est plutôt privilégiée. Ce n'est pas de sa famille dont il est question.
« Show them who you are. The people, they always have something to say. Someone to blame. Either you care about what they say or you don't and sets yourself free. »
Lewis, il s'en foutait qu'on le prenne pour un larbin dans la vie de tous les jours. Il se foutait des médailles qui trônaient sur une étagère dans son bureau. Il avait fait ses choix. Il avait fait la paix avec lui-même. Ce n'était pas parfait, mais c'était ainsi.
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyVen 29 Jan - 17:30



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Ambrosio se souvient de lui comme le genre de type innateignable, avec qui il n'aurait pu être ami car sa vie était plus rangée que la sienne. Ce n'était que des suppositions, bien sur. Il n'a jamais su, il s'est fié aux apparences parce que c'est ce que tout le monde fait, n'est-ce pas ? Il se voyait mal le  prendre à part pour lui demander de parler de ses idées les plus noires, aller faire un détour dans les recoins les plus sombres de son âme. Il a joué à ce petit jeu avec le frère de Cece, avec toutes les racailles qui semblaient avoir quelque chose à lui apporter. Ils avaient tous cette rage au fond des trippes, Ambrosio était comme un feu sur lequel on balancait perpétuellement de l'huile, il en avait besoin pour brûler. C'est l'effet que lui fait Donwell, si Lewis veut tout savoir. Son commentaire ne lui a pas plus, c'était un peu l'intention derrière et il se mord la lèvre inférieure. Ce n'était pas correct. Quand même, ce genre de personne le rendent hors de lui. Il veut une médaille peut-être pour avoir réusis à rentrer dans le moule, à trouver sa place ? C'est bien, il n'a pas eu besoin de rejoindre un autre hémisphère pour ça.

Au final, il ne sait rien de lui et le majordome a raison. Il le transforme en souffre douleur. Ils ne se comprennent pas, Ambrosio n'est pas très bon en communication. On ne lui a pas apprit à faire correctement. Il ne pensait pas être aussi abrupt dans ses mots, réaliste simplement. Lewis a réussi, à la fin. Et maintenant il fume et fait d'autres choses. Peut-être qu'il s'occupe de ses gosses, de sa petite femme, qu'il rejoint des amis dans un club de golfe tous les samedis, qu'il se bourre la gueule pour oublier sa vie parfaite. Il ne sait pas d'où lui vient ce mépris, ces clichés nauséabonds.
Ce n'est pas comme si il avait beaucoup de choix, il peut soit garder pour lui ses commentaires et leur rentre la tâche plus aisée ou lutter contre Lewis. Il choisit la bataille, parce que c'est tout ce qu'il connait, on lui a apprit à vaincre, à avoir le dernier mot, cette hargne de remporter une dispute. Si l'autre croit qu'il va laisser la moindre chose passer il se trompe. « I'm your boss, yeah, and I didn't ask for your opinion on how I'm supposed to handle the situation. » Il souffle en le pointant du doigt. Envolés les beaux discours, les regrets de se comporter comme des inconnus. Ils le sont, des inconnus. Ambrosio le restera, il ne veut pas s'ouvrir. Vingt ans qu'il lute contre les intrusions, ce n'est pas Lewis qui va le faire ployer. Ce n'est pas ses belles paroles, ses morales. Un moment d'hésitation, incertain d'avoir bien entendu et puis ses yeux s'équarquillent. « You're like everyone else, you think I will punch you.... You think this is the only way I know to solve problems like my mother.  Well fuck you, maybe you're right. » Maybe I'm wicked. Il jette la boite vide de son repas dans la poubelle et retourne s'installer sur son siège dans la voiture, sans réaliser qu'il vient de lui balancer une clé. Un infime morceau de ce qui s'est vraiment passé. Leur monter qui il est ? Lui même n'est pas certain de la réponse. « I don't care about you either. Think what you want, you alrdeay know the story. I'm sure Miss Lister told you about her dirty boy. Smartass and Bummers don't mingle. » Une femme garée en face d'eux le regarde à travers le pare-brise, confuse. Il détourne le regard et baisse le bras, retourne à la voiture. Il ne s'est pas assit à l'arrière simplement pour préserver sa fierté et ne pas rentrer d'avantage dans le caprice. Il claque la porte et boucle rageusement sa ceinture, passant nerveusement une main dans ses cheveux. Il tremble sous la colère et transpire. La cohabitation s'annonce sympathique.
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyVen 29 Jan - 22:49


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Le moins que l'on puisse dire, c'était que Lewis n'avait pas vu venir ce ... dérapage. Il essayait simplement d'aider et voilà qu'il avait tout l'air d'avoir mis les pieds dans le plat. Ambrosion se braque. Peut-être qu'il  a raison. Lewis aurait dû se taire et s'en tenir aux platitudes.
« I'm sorry, boss. »
Il accentue volontairement le dernier mot. Pour une fois que sa parole dépasse sa pensée. Il voulait bien faire, voilà qui lui apprendra à rester à sa place.
« I said that because most of the time, people tends to want to punch me in the face when I'm too... direct. »
C'est déjà arrivé une ou deux fois. Il fronce les sourcils. Ce n'était pas ce qu'il insinuait. Il ne se le serait jamais permis. Et puis tout d'un coup, ça fait sens dans sa tête. Il n'a peut-être fait Oxford mais il savait encore faire l'addition.
« No, in fact, I didn't know. »
Il laisse échapper un soupir.
« I'm just the fuckin' butler. I clean up shit, drive, plan stuff. I wasn't your mother's confidant. »
Elle ne parlait jamais de lui. Elle n'avait pas demandé à le voir. Mais il n'avait pas besoin de le mentionner. Ambrosio devait bien le savoir.
« If I was a smartass, I wouldn't have join the military. And I would have kept my mouth shut. »
Il aurait pris n'importe quel autre job qui aurait pu l'amener à quitter cette ville. Même routier aurait été une alternative plutôt intelligente. Même s'il ne regrettait absolument pas son temps de service. Il ne serait pas rester vingt ans sinon. Mais de là à dire qu'il était un surdoué, quand même pas.

Il démarre la voiture sans prêter attention outre mesure à ceux qui ont regarder la... scène. Les gens ne peuvent pas se mêler de leurs oignons ? Oh, wait, il vient de faire quoi là ? Garde toujours tes distances, Lewis. Tu n'es pas là pour te lier avec les personnes pour qui tu travailles. Il entend presque la voix de son père le bassiner avec les règles de bonnes conduites à tenir. Sans même s'en rendre compte, il prend une position plus raide, guindée. Il redevient totalement professionnel.
« All the employees are at their place, Sir. the place is cleaned. I prepared an office for you. A quiet room in the mansion. Nobody will bothers you when you're there. »
Il avait donné les consignes pour qu'on le laisse tranquille au moins le premier jour, par égard pour le jetlag.
« My office is nearby so if you need anything, I'll be quickly there. I gave instructions so no unexpected visitors will be allowed. Except if you want it, obviously. »
Il est redevenu totalement professionnel. Il énonce les fait avec rigueur et précision. Il est de nouveau prêt à s'effacer dans l'ombre. Pour aussi longtemps qu'Ambrosio aura besoin de ses services. Qui sait, vu le personnage, il pourrait tout aussi bien devoir pointer au chômage avant la fin de la semaine.
« If you need anything, Sir, you just have to ask. »
Il se chargerait du reste. Qu'importe la demande, c'était son rôle de la satisfaire.
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyDim 31 Jan - 15:13



It's another time, it's another day
Numbers they are new, but it's all the same
Running from yourself, it will never change


Il ne sait pas, personne ne sait. Un secret si bien gardé. On dit que la vérité refait toujours surface pourtant il a l'impression qu'il est de ces choses qu'on cache si bien dans les placards que personne ne pense à les ouvrir. Il se maudit parfois d'avoir aussi bien joué la comédie, de ne pas avoir ouvert sa gueule quand il était encore temps. C'est bien inutile aujourd'hui de l'insulter de tous les noms, d'avouer ce qu'il s'est passé derrière les portes fermées. Il n'y a personne qui pourra le venger, la vie ou le karma s'en est chargé. Personne a condamner. Et encore, il arrive à ne pas être satisfait de ce résultat. Il avait l'espoir qu'ils pourraient se réconcilier, qu'il aurait été possible de construire quelque chose car il en avait besoin. On a toujours besoin d'une maman.
« So what you want a medal ? Good job Lewis you adapted. » Il rétorque amer. Et ça aussi il peut pas le supporter, cet ordre, ces gens qui s'engagent, ces putains d'uniformes. Il pourrait en vouloir à la terre entière. Rongé par sa propre culpabilité et sa lâcheté. Les mots sont là au bord de ses lèvres et ving ans après ils sont toujours aussi coincés. Il a trouvé sa voie dans la liberté, dans la fuite.

Leur conversation prend à nouveau un ton plus professionnel et adapté à la relation qu'ils entrediendront. Pourquoi ça le déçoit ? Il lui a explicitement fait comprendre qu'il ne voulait pas parler, mais il regrette maintenant de pouvoir engager une discussion qui n'est pas aussi stricte et froide.+ Ce n'est pas ce qui va lui changer les idées et faire redescendre son agoisse grandissante à l'idée de se retrouver dans la maison de son enfance Cette histoire d'employés lui donne déjà le tournis. Qu'est-ce qu'il va faire de tous ses gens, a t-il vraiment envie de reprendre l'affaire de sa mère ? D'un coté, il est curieux de découvrir ce projet sur lequel elle a travaillé pendant son absence, de l'autre il ne lui doit rien. Ni a à elle, ni à ces gens qu'il ne connait pas dans le fond. Il pourrait toujours leur trouver un nouveau patron et le laisser gérer tout ça. Il n'a besoin que de l'argent. Pourtant ce n'est pas ce qui fait le bonheur, ce n'est pas ce qu'il recherche. La richesse absolue n'a jamais été son but dans la vie. Il aspire aux choses simples. Avec cet argent, il peut ouvrir une galerie... Les idées se mélangent dans sa tête. Il est mal à l'aise de savoir qu'il va devoir donner des autres, diriger des gens qui ne verront en lui qu'une figure d'autorité à potentiellement détester.

« I want... » Que tout s'arrête. Retourner en arrière. « I want to see the ocean. I need to breathe.. » Respirer l'air marin. La maison de son mère se situe non loin, dans le quartier le plus onéreux de Donwell. Celui balayé par les embruns et qui ramène les bruits de la plage aux beaux jouers. On ne s'y baigne pas forcément, il a le souvenir de parties de volleybeach et des feux de camps, quand bien même c'était interdit. Il a de bon souvenirs là bas. Il se cachait dans les récifs quand il n'avait pas envie qu'on le trouve et il montait en haut de la falaise pour observer le vide. Il se sentait roi du monde. « I know you only mean good. I just don't want to be here. I don't want to play pretend. » Il souffle, la joue collée sur la vitre, il ferme les yeux. « 'Cause I don't know how to feel. »
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyDim 31 Jan - 18:39


« Weep not for roads untraveled
Weep not for paths left lone
'Cause beyond every bend is a long blinding end
It's the worst kind of pain I've known
Give up your heart left broken
And let that mistake pass on
'Cause the love that you lost wasn't worth what it cost
And in time you'll be glad it's gone »
Les mains de Lewis se crispent sur le volant quand Ambrosio parle de médailles. Ce n'est pas la première fois qu'il entend ce genre de remarques. Il ne devrait pas réagir. Il n'a pas à réagir mais voilà. Il pense à Jimmy et tous les autres. Ceux qui ne sont pas rentrés.
« Medals doesn't bring back deads. »
La discussion devient soudainement beaucoup plus sérieux. Impersonnel. Professionnel. Il le briefe sur la situation, il a préparé un bureau, donné des consignes. Il a fait son rôle, à la perfection il espère. Il souhaite simplement être un bon employé. Tout comme il a tenté d'être un bon officier. Un bon soldat. Oui, il est perfectionniste, même pour ce genre de choses. Il n'aime pas laisser les choses au hasard. Son poste de majordome satisfait bien ce besoin de maîtrise. Il en a parlé, mais ça continue de le suivre. De coller à sa peau. Au final, ça ne le dérange pas. Il aime travailler et faire en sorte à ce que tout soit aux petits oignons. Le diable se cache peut-être dans les détails.
Il demande à Ambrosio s'il a besoin de quoi que ce soit. Il prend la direction de l'océan, les falaises. Le meilleur point de vue de Donwell. Tous les gamins viennent toujours ici.
« You don't have to pretend anything. »
Un rire un peu triste lui échappe.
« Permission to speak frankly ? »
Il attend que l'homme acquiesce.
« Times ahead are gonna be hard. Losing someone, it's hard. You have the right to feel lost. And sad. And angry or whatever. Just... You don't have to be perfect or I don't fucking know what. »
Ne pas se mettre de pression... Il était passé par là lui aussi. Essayer de trop en faire, pour honorer les morts. Parce qu'il avait eu la chance de rentrer.
« When I first came home after leavin' the military I was kinda angry all the time. It takes time to reajust. There are no magical solution. Life is like the ocean. Can change fast. But, we can always adapt. All we need is to take one step at the time. »
Et c'est peut-être le plus compliqué. Ne pas mettre la charrue avant les boeufs. Ne pas aller trop vite en besogne.
« If I may give you an advice. First, you've got to deal with the funeral. Then the grieving. Business come at the very last place. Always put the people first. Trust me on that. »
Foncer la tête baissée dans le travail, ça ne résoud rien. Au contraire, ça n'est qu'une béquille. Une béquille mal positionnée, qui peut faire plus de mal que de bien.
« Give yourself time. You definitively need that. »
Il ne peut plus se réconcilier avec sa mère, mais il peut toujours faire la paix avec lui-même. C'est tout aussi important.
« I can help you if you want. Mostly with the business side. »
La seule psychologie qu'il connait, c'est une bonne bouteille ou un ring de boxe pour extérioriser les démons. Pas sûr que ce soit ce que Ambrosio recherche. Ni ce dont il a besoin.
« Sorry if I've been rude. I didn't meant to hurt you. »
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyDim 31 Jan - 23:43



It's another time, it's another day
Numbers they are new, but it's all the same
Running from yourself, it will never change


Le paysage change, la ville s'éloigne, elle s'efface pour laisser place au décor côtier de Donwell, là où la nature prospère et reprend ses droits. Là où l'air est moins pollué, par les voitures et la présence humaine. De rares promeneurs main dans la main viennent s'égarer ici, se perdre dans les sentiers de la côte sauvage et toucher du bout du doigt cet état primaire. Le plaisir de gratter la terre avec ses ongles, d'esquinter ses paumes contres les roches vêtues de mousse, caresser l'écorce des pins enracinées à même le flanc des falaises, tordus par les vents. Immédiatement le calme se répand en lui, il retrouve la sérénité d'un paradis perdu. Il peut respirer de manière plus légère, oppressé alors par les embouteillages. Il base la vitre de la voiture pour sentir cet air rentrer dans ses poumons. Les cheveux aux vents. La voix de Lewis est couverte par celle de la route et des graviers. Il l'entend comme au loin.

Ce sera dur.
Ça l'est déjà, ce n'est que le début d'une longue traversée du désert et il lui semble avoir déjà épuisé tous ses vivres et dépensé toutes ses ressources. C'est un homme déjà assoiffé. Il doit continuer d'avancer coûte que coûte. Ambrosio ne s'en laisse pas le choix il a peur que si il s'arrête, il s'écroule. Il ne se sent pas légitime. Certainement pas alors que Lewis lui avoue à demi-mot qu'il a déjà perdu des camarades. C'est logique malheureusement c'est un risque du métier, la mort guette à chaque coin de rue et elle frappe n'importe qui, mais il y a des métiers qui favorisent la prise de risques et des gens qui sont conscients, qui recherchent cette adrénaline. Qui servent leur pays, qu'importe les raisons, sous les uniformes se cachent des hommes. Lewis à sans doute pleuré en silence un ami, un frère. Il sait ce qu'est la peine, ce que représente la disparition d'un être cher. Ambrosio n'a pas le droit lui de jouer les calimeros alors que la perte ne le déchire pas comme ça. Alors qu'il en arrive à penser que sa mort est une libération. Tiraillé par autant de sentiments contradictoires que le manque de sommeil n'arrange pas.

« It feels unreal. I don't know how I feel yet, tired for sure. The soober we can bury her the better. I need to move on » C'est la meilleure manière de décrire ce qu'il ressent, un simple commentaire souffle à mi-mot, mais une grande victoire. Irréel, grossier. Il s'attend encore à se réveiller dans des draps trempés de sueur d'un cauchemar qui n'a que trop duré. Mais le sursaut que fait son siège quand ils roulent sur les cailloux le ramène à la réalité. « Last time I saw her she was... I was a kid and now she's just gone. » il soupire, exténué par son voyage. « It's fine thank you, but I don't need help » Il secoue la tête. « I'm sorry too. I think I'm tired and on my nerves. I'm not myself. » Il se tourne et sourit pour la première fois de maniere sincère à Lewis. « Your help will be required for my mom's house and I don't want to leave on the wrong foot Lewis. You know this place better than me. » Ils peuvent encore travailler correctement. Il espère.
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyVen 5 Fév - 21:12


« Weep not for roads untraveled
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It's the worst kind of pain I've known
Give up your heart left broken
And let that mistake pass on
'Cause the love that you lost wasn't worth what it cost
And in time you'll be glad it's gone »
Lewis essaye de conseiller, se basant sur sa propre expérience, mais il ne peut pas réellement se mettre à la place d’Ambrosio. Les pertes qu’il a connu, même si c’étaient des proches, n’étaient pas de sa famille. Et leurs relations avaient toujours été bonnes. Difficile d’être de bon conseil. Il propose son aide à Ambrosio, probablement un peu plus que ce que requiert une relation uniquement professionnelle. Mais Lewis est ainsi, s’il peut aider, il le fera.
« Then, first of all, you need to get some sleep. »
Lewis a un peu conservé sa capacité à grappiller du sommeil dès qu’il peut. Micro-siestes. Un peu paradoxal pour quelqu’un qui fait aussi de l’insomnie. Un truc qu’on apprend rapidement lorsqu’on est soldat. Encore que dans la RAF, ils ont probablement un peu plus de marge de manoeuvre sur cet aspect-là.
« I kinda know the feeling too. »
Parfois, il s’attend à voir l’un ou l’autre de ses frères tombés au champ d’honneur débarquer, proposer d’aller boire une pinte ou quelque chose du genre. Ou bien qu’on vienne le chercher pour partir en mission. Parfois, la gueule encore enfarinée par le sommeil, en s’habillant, il s’étonne de ne pas trouver telle ou telle partie de son uniforme.
« It’s okay. The trip and the situation, that doesn’t help at all. »
Dans le fond, Lewis s’en fout de se prendre une vague d'irascibilité dans la gueule. Le négatif comme ça, vaut mieux que ça sorte. Et Ambrosio est loin d’avoir dépassé les limites, même si son comportement peut paraître limite. Ambrosio lui sourit réellement pour la première fois. Par effet un peu miroir, Lewis sourit aussi, mais pas moins sincèrement.
« Don’t worry, I may be loud and brag a bit, but it takes a bit more than this to piss me off. »
Il laisse échapper un léger rire. Il est plutôt flegmatique, Lewis, un vrai calme. Pas un fou de la gâchette, ça non. Enfin, il ne faut pas non plus trop le pousser à bout.
Il finit par se garer sur le parking, près des falaises.
« You can count on me, Ambrosio. »
Pour la maison, les démarches, tout ce dont il pourrait avoir besoin.
« To be honest with you, as a kid, I feared your mother more than my father. As an adult, I found the situation pretty sad. »
Il hausse légèrement les épaules. Son père avait toujours été strict, mais bienveillant avant tout. Il ne jugeait pas pour autant. Il connaissait assez peu les Lister. Ce n’étaient pas ses oignons. Mais la vieille femme lui avait paru plutôt seule.
« Well, only for the past five years. But I guess that, yes, that’s a bit more than you. »
Dans le fond, il ignorait tout d’Ambrosio aussi. Mais ce n’était pas forcément le meilleur moment pour fraterniser et faire connaissance.
« Take the day to rest a bit. If you need some stuff, just tell me, and I’ll go get it. I’ve already got some of the paper you’ll need to fill later. But not before tomorrow. You should take it easy today. »
Il a un petit sourire un peu désolé.
« Sorry, I was a commanding officer during almost ten years. I’m used to take care of other people. Even if they’re not under my command. Bad habits die hard. »
Il pouvait parfois paraître revêche, mais il ne l’était pas vraiment en réalité. Son sourire se fait plus amusé, presque malicieux, et tant pis pour le professionnalisme.
« Better get used to that, Boss, ‘cause even if I wanted to, I can’t help it. »
Oui, il sait aussi faire preuve d’auto-dérision.
« So. Fresh start, eh ? »

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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyDim 7 Fév - 12:40



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Ambrosio détache sa ceinture et ouvre la portière, s'extirpant du véhicule pour s'approcher du sentir qui mène à la falaise tandis que les paroles de Lewis résonnent encore dans sa tête. Depuis la dernière fois qu'il est venu, des  nouvelles barrières ont été installés pour protéger les joggeurs. Il s'agrippe à l'une d'elle et respire un grand bol d'air frais. Il écoute attentivement le bruit des vagues, leurs allées et venues incessantes sur le rivage et il calque sa respiration à cette éternelle danse. Un conseil qu'on lui a donné lorsqu'il était jeune pour l'aider à contrôler sa peur du vide, puis sa peur tout court. Inspirer et expirer, laisser le calme prendre le dessus et ne pas trop réfléchir. Il ne peut pas s'empêcher de repenser à tout ce que Lewis lui a dit. Il lui doit des excuses, mieux que ça, et des explications. Le sommeil est en train de tirer sur la corde de ses paupières et il réalise qu'il a grandement besoin de se poser au calme dans sa chambre -ou une chambre, qu'importe - et laisser le silence faire son œuvre avant de dire quoi que ce soit. Il est debout depuis beaucoup trop d'heures d'affilés, lutter n'amènera rien de bon.

Lewis lui a dit avoir eu peur de sa mère, encore plus que de son père. Il avait raison. Elle cachait bien son jeu, sa mère était redoutable et encore aujourd'hui, rien que de l'imaginer, Ambrosio en frisonne d'appréhension. Il ne sait pas encore quelle sera sa réaction quand il va le revoir une dernière fois. Une part de lui n'a même pas envie de faire l'effort et désire conserver quelques belles images d'elle, les rares moment de calme dont ils ont pu profiter quand elle l'amenait au zoo ou qu'elle se rendait au cinéma. Il se demande si tout cela a bien existé ou si c'est une invention, mais les images sont extrêmement précises. Certains moment se gravent plus que d'autre dans la mémoire et personne ne sait pourquoi, il peut comprendre lorsqu'il s'agit de joie intense ou de douleur, le mystère persiste quand il s'agit de choses aussi banales qu'un sourire dans la cuisine ou l'odeur de son plat préféré. Comme par exemple la présence de Lewis à ses cotés, aussi rassurante qu'elle l'énerve et le met face à tout ce qu'il a refusé d'affronter. « My mother was a bad person. » C'est tout ce qu'il dit avant de se retourner et s'accouder au bois de la clôture.
Personne ne le fera changer d'avis, mais Lewis n'a pas totalement tort quand il affirme mieux la connaitre pour l'avoir fréquenté ces cinq dernières années. Il est prêt à croire qu'elle a fini par regretter, que dans son vieille âge, elle s'est senti seule et abandonnée. C'était le but de son départ, il réalise que cette vengeance à un goût amer. Faire souffrir quelqu'un d'autre pour se venger de ses propres douleurs n'apporte rien du soulagement qu'il attendait. Ambrosio se sent sale et vil.

Lewis a de l'autorité, il sait ce qu'il fait, c'est un soldat. Il n'avait rien à craindre d'elle, Beth Lister ne s'en prend pas à plus fort qu'elle, elle est de ces lâches qui choisissent leurs victimes avec précaution pour s'assurer qu'elles n'auront pas la force de se débattre. Peut-être qu'il devrait se laisser porter un peu, laisser Lewis prendre les décisions pour lui et jouer le dur pendant que lui se lamente sur son existence. Après tout c'est le travail du majordome, faire ce qu'il lui dit et s'occuper de tout ce dont il ne veut pas entendre pour lui rendre la vie plus simple et potentiellement meilleure. « You must know I always had trouble with authority but I'm sure we're going to work this out. » Il ricane, essayant de redonner un ton plus enjoué à cette conversation entre adultes. « So hum. How's life since you left the army ? » Avant de rentrer, il compte bien profiter de la liberté, de l'air frais avant de se retrouver enfermer entre quatre mur avec des tas de papiers à lire et signer, quand bien même il n'aura pas tout compris. Il veut faire s'étirer le moment, de toute façon ses jambes ont besoin de se dégourdir avec tout ce temps passé assis. « Do you have someone ? It's been twenty years, you must have a lot of stories to tell. »
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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyLun 8 Fév - 17:56


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“Ma mère était une mauvaise personne.” Les mots sont durs, mais Lewis doit bien reconnaître qu’ils sont probablement vrais. Il se contente d'écouter et d’observer ou presque. Il propose simplement ce qu’il pense être la meilleure solution pour la situation actuelle. Ambrosio a besoin de repos et la paperasse peut bien attendre quelques heures supplémentaires. Il vient de traverser la moitié du globe ou presque, personne ne lui en tiendra rigueur.
« I remember that, yes. You were the rogue kid. I was the quiet one. »
Pour ne pas dire l’invisible. Ce qui le fait sourire. Parce que finalement, on ne peut pas dire qu’il soit resté discret très longtemps. Même si un avion de chasse est rapide, on le voit et on l’entend venir.
« Well… It’s quite… A big change. No more drills.  No more inspections. No kind of death’s threats… »
La vie est devenue calme et reposante, en quelque sorte. Enfin. Reposante. Pas vraiment non. Mais plus calme, c’est indubitable.
« I kinda miss the sky. Well, I guess I could fly again, but it won’t be the same. »
Il ne sait pas vraiment s’il pourrait expliquer cela à quelqu’un qui n’a jamais piloté.
« Yes. I had someone... I was married for about fifteen years. But surprisingly, it went bad when I left the army. We had to go different ways but, we’re still friends. »
Il ne savait pas trop comment l’expliquer. Peut-être que c’était simplement le contrecoup du retour à la vie civile, le fait qu’il n’avait pas vraiment été là, en quelque sorte. Il n’avait pas pensé que s’adapter à la vie civile soit aussi compliqué, même s’il avait terminé ses années de service sans être sur des théâtres d'opérations.
« And I got a kid. His name is Julian. He’s seventeen. But our relation is… a bit of a mess. To be honest, I don’t know how to deal with him. »
Il ne savait pas si c’était juste de la crise d’adolescence ou si le gamin le détestait vraiment. Il y avait trop de choses qu'il ne pouvait pas lui expliquer après tout.
« I guess I was a better soldier than I am a father. »
Un petit rire lui échappe. Il n’aurait pas cru qu’être père puisse être plus compliqué qu’être officier. Il avait pourtant essayé, un peu maladroitement, certes, mais il avait tenté.
« Stories, yeah. Got a bunch of that. Already enough to fill a lifetime. »
Il s’accoude à son tour contre la barrière et se passe la main dans les cheveux.
« But if I tell you all of them, you’ll never see me as a Smartass again. Never. »
Bien sûr, il pourrait raconter tout un tas de choses, des trucs pour se faire mousser… Sauf qu’il n’a jamais été un vantard. Et ce n’est pas non plus de la modestie. Et il ne peut pas parler de tout un tas de choses. Des problèmes de conscience qu’on peut avoir lorsque d’une simple pression du doigt, on a le pouvoir de réduire à néant une vie. Et que ce pouvoir là, à un moment donné, on est obligé de l’utiliser, en tant que soldat. Parce que ce sont des ordres. Parce que cela doit permettre d’épargner d’autres vies. C’est un poids qu’il ne peut partager qu’avec ses frères et sœurs d'armes. Les civils ne peuvent pas comprendre.
« Like… Oh, I got one... It was just after I got my wings – then, still head of the class – so… Me and the boys, we got a free period. We go to the pub, in town. Well, to do short : we got drunk. Basically wasted. Next thing I remember ? Wakin’ up with a black eye, my teammates above me, laughing so hard they cry a bit. So I’m like “What the hell dudes ? What the fuck happened ?” Did I lost a fight with someone ? No. Way worse. I just bumped my head in a fucking traffic light while I was running for no reason, or maybe a bet, those for constructions you know ? Except that, the next day, we had an inspection. »
Il ne peut s’empêcher de rire à ce souvenir. Son propre air dépité face à son miroir, la moitié de la face ressemblant à un panda.
« Just imagine that. All the squad, standing in line, straight, still a little drunk. And the leader with a black eye. England’s finest, here we were. Our officer was so mad at us… And well, for like a month, Jimmy called me “Traffic”. And basically, we never saw the words “red lights” in the same way. »
A l’évocation de Jimmy, Lewis se tourna légèrement pour fixer l’horizon, parce que, merde, ça fait encore mal.


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MessageSujet: Re: Tell the world I'm coming home (Lewsio)   Tell the world I'm coming home (Lewsio) EmptyVen 19 Fév - 14:08

Lewis lui raconte, il lui raconte sa vie, au moins une partie. Il lui raconte tout ce qui s'est passé pendant toutes ces années, qui lui font se rendre compte que vingt ans même si ça peut paraître long, ça passe aussi vite qu'un train. Il va même plus loin dans la comparaison à se dire qu'il a toujours su que ce temps finirait pas lui échapper, qu'il l'a venu venir mais qu'il n'a pu que le regarder passer, passer. Soudain, les traits d'enfants sur son visage ont été remplacé par une barbe florissante et des rides se sont invitées. Ce temps Ambrosio ne l'a pas gâché non plus, même si il n'a pas accompli ce que le commun des mortels aime à considérer comme les tâches essentielles à cocher dans sa vie d'adulte. Être heureux a toujours été sa priorité, à force de passer des journées dans le malheur à se morfondre. Son seul objectif était d'obtenir mieux que ce qu'il avait et qu'on a presque rien pour soit si ce n'est le pognon de ses parents, on peut toujours avoir mieux. Lewis a eu un enfant, un fils, et il compatit. C'est une de ses craintes, une grande inquiétude quand une de ses petites amies lui a avoué qu'elle désirait s'engager, pourquoi pas fonder une famille. Mais qu'est-ce qu'une famille ? Lui même n'en sait rien encore, il ne sait même pas si il y a un modèle plus valable qu'un autre, si il y a une normalement. Il a laissé les choses s'essouffler. Déjà, parce qu'il a réalisé qu'il ne la désirait pas de la manière dont une femme voudrait se faire désirer et ensuite parce que la simple idée de se retrouver avec un môme le ramène à son enfance et il ne peut pas. Il ne peut pas se forcer, faire semblant qu'il veut faire comme tout le monde, il se reproche de n'avoir jamais su rentrer dans le monde, honnêtement, même si il le pouvait il ferait tout se débattre et fuir les labels. Il n'a déjà pas réussi à parler et franchir la porte d'un psy, alors comment pourrait-il être le donneur de leçon et guider une jeune âme sur un chemin qui pour lui n'a être qu'embûches et déceptions. Il ne veut pas d'un délinquant comme lui a pu l'être, il n'a même pas l'excuse d'un boulot prenant pour se dédouaner auprès des autres. Il refuse tout simplement de perpétuer une tradition familiale. Il refuse d'avoir des chaines à ses poignets car c'est la raison pour laquelle il est partie.
Peut-être qu'il ne sait pas rester, qu'il n'apprendra jamais et qu'il finira seul. Au moins, il sera le seul dont il doit s'occuper, c'est déjà beaucoup de travail.

Heureusement que la suite de l'histoire de Lewis est plus amusante. « Traffic... » Il ricane. Et il n'en veut pas, de son propre rire, de la légèreté qui remplace tous les remords et la colère qu'il a pu éprouver. Enterrer si vite la hache de guerre. Il y a toujours une part de lui qui appelle au conflit et qui voudrait enfoncer les portes. Il rit à gorge déployé, à l'imaginer, il goûte à nouveau cet entrain qui lui fait cruellement défaut depuis qu'il a quitté Mexico. « I'm Jimmy. I'm the kind of guy that never forgets, do some stupid shit and i'll remember you till your last breath. Smartass. » Sur le moment, ça ne sonne même plus comme une insulte ou une manière de lui renvoyer ses flammes. Pour Ambrosio, Lewis sera toujours smartass. « Well. That's nice. Do you have any plan for the future ? I'm going to be honest, don't know what I'll do with the manor. I could keep it or sell it. But if you like your job... » Il soupire s'arrêtant à mi-chemin. Si Lewis aime tant son boulot, il pourrait bien diriger l'affaire à sa place, il serait mieux placé. Un ancien militaire et un type au casier judiciaire aussi rempli que ses valises ? Quelle étrange paire. It's never going to work. « I have no big stories to tell. I went to meet my family in Mexico and it went more than well.  » Il hausse les épaules. « I learned a lot of things. My dad is a builder. I learned how to paint, how to make cement, practicaly everything with his boys. You should have seen me shirtless but with the helmet on. »
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