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| reality denied comes back to haunt (alan) | |
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| Sujet: reality denied comes back to haunt (alan) Dim 31 Jan - 18:58 | |
| C’était ridicule, complètement débile, inutile et une perte sèche de temps. Voilà ce qui traversait l’esprit de Miles alors qu’il attendait, les bras croisés sur la poitrine, que ce soit l’heure de sa… consultation. Rien que le mot lui donnait envie de lever les yeux au ciel. Avec le recul, il savait que c’était un moindre mal. Entre une suspension qui l’aurait forcé à rater au moins deux journées de championnat et quelques heures passées chez le seul psy de Donwell, il restait convaincu d’avoir bien joué son coup. Mais maintenant qu’il était là… Il soupira longuement et se pencha pour attraper un magazine, le feuilleta cinq secondes avant de le relancer sur la table basse. Il vérifia l’heure à sa montre puis à l’horloge accrochée au mur, comme si elle risquait de raconter une toute autre histoire. Si seulement il n’avait pas perdu ses nerfs ce soir là. Il avait eu l’occasion d’y repenser maintes fois depuis, et il avait encore du mal à comprendre exactement ce qui lui avait pris. Il était pourtant habitué à gérer les provocations, surtout aussi stupides. Mais l’alcool, la fatigue, la lassitude aussi de devoir se manger ce genre de remarques débiles à longueur de journée avait fini par avoir raison de lui. Son poing était parti avant qu’il ait compris ce qu’il s’était apprêté à faire. Et deux semaines plus tard, il était ici avec la sensation lancinante de s’être fait avoir. Il entendit une voix féminine lui assurer que le docteur pourrait bientôt le recevoir et il hocha la tête sans prendre la peine de répondre. Qu’est-ce qu’il se passerait s’il se levait et partait ? Tout simplement ? Le club vérifierait, sans aucun doute, et il serait alors bon pour ses deux semaines de suspension, si ce n’était plus. Est-ce que ça valait le coup de tenter sa chance ? Il grimaça en comprenant que non. Ce n’étaient que quelques mauvaises heures à passer, avec un peu de chance le docteur serait sympa, mignon ou les deux. Il finit par se relever de son siège, ne tenant plus en place, et commença à faire les cents pas dans la salle d’attente jusqu’au moment où il entendit une porte s’ouvrir. Il releva les yeux et croisa le regard du docteur Debenham qui l’invitait à entrer. Il enfouit les mains dans les poches de son jogging et le suivit à l’intérieur. Préférant rester debout il recommença à faire le tour de la pièce et à observer les différents livres perchés sur les étagères collées aux murs. Il attendit quelques secondes que le docteur prenne la parole et finit par rompre le silence en demandant, plus pour lancer la conversation qu’autre chose : « Je suppose que le club vous a contacté pour vous expliquer ce que je faisais là ? » Si ce n’était pas le cas, il aurait même peut-être l’occasion de ne plus jamais remettre les pieds ici, et cette idée lui plaisait. Il lança un regard inquisiteur à Alan, comme pour demander la permission, avant de sortir l’un des livres de la bibliothèque pour commencer à l’examiner. |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Mar 2 Fév - 21:14 | |
| C’était une matinée comme les autres, et Alan ne s’en lasserait jamais. Ecouter des gens parler de leur vie, de leurs problèmes, de leurs maux et de leurs tracas du quotidien, c’était vraiment ce qui le passionnait. Il y avait des journées plus ou moins intéressantes, évidemment, et parfois, elles manquaient carrément de piquant, mais d’autres jours valaient pour tous les autres et remontaient le niveau en un clin d’œil. Quelques jours auparavant, le trentenaire avait reçu un appel pour le moins déconcertant, mais qui l’avait ravi dans le même temps. Le club de football d’Arsenal l’avait contacté, par le biais d’un long message vocal ainsi que d’un mail pour lui parler d’un de ses joueurs, qui avait besoin d’une session assez rapide. Une sale histoire de bagarre à cause d’une provocation mal passée… C’était pour le moins inhabituel pour Alan, parce qu’il voyait parfois des hommes ou des femmes au passé violent… mais qui étaient justement suivis parce qu’ils allaient mieux. Il avait rapidement compris que c’était un accord tacite entre le joueur et le club pour qu’il puisse retaper dans un ballon rapidement : faire un bilan chez le psy pour retourner sur le terrain.
Quand ce fut le tour du jeune Miles Russell, Alan prit quelques secondes pour se rappeler s’il allait probablement avoir une surprise en le rencontrant pour de vrai. Il avait l’habitude de voir ce genre de personnes sur un terrain, un ballon au pied et surtout, derrière un écran de télévision au pub avec ses copains de match. En ouvrant la porte, il retrouva son nouveau patient en train de faire les cent pas dans la salle d’attente, et il ne put réprimer un sourire, qu’il masqua en tendant la main au jeune homme pour le saluer et l’inviter à entrer et à prendre ses quartiers dans son bureau. Il attendit qu’il s’installe et l’observa un peu, plus pour jauger son comportement et son « envie » d’être présent que pour le détailler vraiment. Il déambulait dans le bureau, ne daignant pas s’asseoir et Alan se prit à penser qu’il allait peut-être essayer de jouer au dur. Idée qui ne l’inquiétait pas vraiment, il avait sûrement vu pire. « Effectivement, votre club m’a expliqué longuement le … problème. » Il marqua une pause avant de s’installer confortablement dans son fauteuil de bureau en le regardant commencer à feuilleter un de ses vieux livres d’études de la psycho. « Je pense que vous savez vous aussi ce qui vous amène, n’est-ce pas ? » Nouveau temps de pause, nouveau regard appuyé. « Vous pourriez m’en parler un peu ? » Alan n’était pas très confiant quant à cette technique, parce qu’il sentait que le jeune homme n’allait pas spécialement être coopératif. Comme un relativement bon nombre de ses patients, et ça pouvait paraître étonnant, il n’était pas là en rendez-vous de son plein gré… les efforts à fournir étaient doublés. Mais il ne perdait pas espoir. Un sportif n’abandonnait jamais, et un psychologue non plus. De toute façon, le jeune Russell aurait besoin d’un certificat signé de la main d’Alan pour repartir et prétendre à un nouveau match. Il allait devoir parler. |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Mar 2 Fév - 22:15 | |
| Miles hocha la tête devant la réponse du psychologue, conforté dans son idée qu’il n’aurait pas besoin de tout réexpliquer puisqu’il savait déjà ce qu’il s’était passé. Miles n’avait aucune envie de rentrer dans les détails, notamment parce qu'avec le recul ça lui paraissait ridicule. Il avait déjà entendu largement pire sans perdre ses moyens alors il était incapable d’expliquer pourquoi ce soir-là, ce type en question avait réussi à le faire sortir de ses gonds. Sûrement la fatigue, les nerfs, en bref un mélange de circonstances aggravantes qui ne risquait pas de se reproduire de sitôt, alors à quoi passer trop de temps à comprendre ? Il commença à feuilleter le livre qu’il avait récupéré sans vraiment le livre, plus pour s’occuper les mains qu’autre chose. Sans être agacé, il était surtout mal à l’aise. Il n’aimait pas qu’on le force à faire quelque chose – même si pour le coup, c’était lui qui avait négocié – et il n’avait aucune envie d’étaler sa vie privée devant un inconnu, aussi confidentielle que leur conversation puisse être. Alors quand Alan lui demanda s’il pouvait lui parler de ce qui s’était passé, il se contenta dans un premier temps de sourire, amusé. Il continua sa lecture quelques secondes avant de reposer le livre à sa place et de hausser les épaules, se dirigeant finalement vers le bureau du psychologue. « Il y a pas grand-chose à dire. » Répondit-il sincèrement, sans la moindre agressivité. Il ne voyait rien de bien intéressant dans le fait de raconter à Alan ce qui s’était passé et il ne comprenait pas pourquoi il le lui demandait. Peut-être voulait-il vérifier que le club ne lui avait pas menti sur les faits, ou qu’ils n’avaient pas un peu trop accordé leurs violons avant de l’envoyer le voir. « J’étais en soirée, j’avais passé une semaine difficile. Je pensais être tranquille et je me suis fait provoquer par un mec bourré. Je me suis laissé emporter et je l’ai frappé. » Récapitula-t-il le plus naturellement du monde. Miles avait fini par arrêter de faire les cents pas dans le bureau mais il ne s’était pas assis pour autant. Il se tenait à présent debout à côté d’une fenêtre, les yeux rivés sur la vie paisible des riverains de Donwell, un petit sourire tranquille aux lèvres. « C’était stupide je sais, j’aurais dû rester calme, généralement j’y arrive. » Expliqua-t-il, haussant à nouveau les épaules avec cette même nonchalance. Il avait su dès l’instant où le coup était parti qu’il avait été en tort et qu’il allait devoir en souffrir les conséquences, mais une petite partie de lui n’était pas franchement désolée de l’avoir fait. À force de s’efforcer de laisser pisser, il avait toujours su qu’un jour la remarque de trop viendrait. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle soit aussi anodine, mais elle avait bel et bien fini par arriver. À son sens c’était normal. « Je pense que j’ai fait le tour. » Conclut-il, fier du résumé qu’il venait de faire et qu’il considérait comme direct, sincère et concis. Finalement il détourna les yeux de la fenêtre pour les poser sur Alan, son visage n’exprimant que l’ennui profond qu’il ressentait à être enfermé ici alors qu’il aurait pu être sur le terrain avec ses coéquipiers. Alors qu’il aurait du l’être. |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Dim 7 Fév - 16:19 | |
| Une fois la première surprise passée d’entendre son patient lui expliquer les circonstances de sa perte de sang froid, Alan écouta ces dernières avec application. Il prit des notes, consigna les points importants dans son carnet, en essayant de tout résumer, et de ne rien omettre. Mais il connaissait déjà les grandes lignes, ce qu’il voulait c’était de potentiels détails. Rien de bien passionnant en soi : une soirée, de l’alcool, une phrase de trop, et un coup de poing. C’était habituel, en soirée. Dans n’importe quelle ville, et même ici à Donwell, une bagarre n’était jamais loin d’éclater. On ne pouvait pas apprécier tout le monde, c’était un fait. Mais quand on était un tant soit peu médiatisé, tout prenait forcément des proportions gigantesques. Le jeune Miles en avait fait les frais, à son tour. Il savait qu’il n’avait rien fait de très mal, mais il savait aussi que c’était déjà de trop pour la presse et pour les directeurs des clubs et des ligues… « En effet, rien de bien méchant, donc. » Ce n’était pas vraiment habituel pour Alan d’émettre un jugement sur les dires de l’un de ses patients, mais il sentait bien que ce jeune homme n’en avait vraiment rien à faire d’être là, il avait juste manoeuvré assez aisément pour obtenir ce qu’il voulait à moindre mal. « Je suis navré que vous soyez obligé d’en passer par mon bureau pour remettre les pieds sur une pelouse. » Il était navré, certes, pour le joueur, mais le club l’avait relativement bien payé pour cette consultation et ça, c’était plutôt agréable. Pas forcément gratifiant, parce qu’il savait qu’il s’agissait majoritairement d’un gros pot-de-vin, mais agréable tout de même. Il décida tout de même de faire son travail. Si le club menait l’enquête par la suite, il faudrait qu’il puisse justifier son heure de session. « Vous avez déjà frappé quelqu’un comme ça ? Ou vous savez toujours vous contrôler, d’habitude ? » Il posa son stylo et releva les yeux vers Miles, en souriant. « Vous avez l’air de dire que vous vous faites régulièrement ennuyer par les gens… c’est commun alors ? » Il se doutait qu’en tant que joueur de football dans un club particulièrement renommé, les quolibets, les insultes, les moqueries devaient fuser, que ce soit dans un stade ou dans des bars. Ou même dans la rue. Alan imaginait aisément que l’on puisse perdre patience et sang-froid et se mettre à rendre les coups. Lui n’aurait pas attendu aussi longtemps. « Vous avez commencé à quel âge ? Le foot, les matchs officiels, la compétition ? » Comme la plupart des joueurs de haut rang, il n’avait dû connaître quasiment que cela, commencer tout petit à taper dans un ballon et monter les échelons petit à petit, sans même s’en rendre compte, finalement. Est-ce que la pression n’était pas trop forte, parfois ? |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Lun 8 Fév - 18:49 | |
| Miles, légèrement surpris par le fait que le psychologue ne semble pas le juger pour sa perte de sang-froid, écarquilla les yeux. Il ne s’était pas attendu à ce qu’il lui fasse ouvertement des reproches, mais pas non plus à ce qu’il soit presque entrain de l’absoudre. Peut-être que la consultation allait se passer encore mieux que ce qu’il avait espéré ! Mais malgré cette petite lueur d’espoir, Alan reprit ses commentaires et ses questions. Miles, qui s’était déjà mis en tête qu’il allait passer l’heure ici, ne fut que brièvement déçu et il ne tarda pas à hausser à nouveau les épaules. Il avait beau creusé sa mémoire il ne se souvenait pas d’avoir perdu son sang-froid comme ça, pas récemment en tout cas. Il choisit donc, encore une fois, de répondre le plus sincèrement du monde : « D’habitude je me contrôle. Je me suis bien battu quelques fois quand j’étais ado, mais comme vous l’avez dit, rien de bien méchant. » Le genre de conneries de gamin, pour être honnête il ne se souvenait même plus de pourquoi il s’était battu à l’époque. Sûrement une autre provocation débile arrivée à ses oreilles au mauvais moment. Il finit par s’écarter de la fenêtre et recommença à faire les cents pas dans le bureau, examinant des étagères et des détails qu’il avait déjà observés en entrant, purement pour ne pas rester statique. Il laissa échapper un ricanement devant la question suivante du psychologue, se disant que ce dernier n’avait sans doute aucune idée de la fréquence de ce genre de provocation. « On peut dire que c’est commun, oui. » Répondit-il patiemment avec le ton légèrement sarcastique de quelqu’un entrain d’expliquer une évidence avant de se déplacer à nouveau et de retourner vers la bibliothèque de tout à l'heure. Il leva le nez pour tenter de lire les tranches des livres se trouvant sur l’étagère la plus haute, ne fronçant les sourcils qu’en entendant la nouvelle interrogation d’Alan. « Je ne vois pas le rapport. » Répondit-il après quelques secondes, tournant finalement les yeux vers le psychologue. Son ton n’avait pas été agressif, tout simplement étonné. Il avait du mal à comprendre pourquoi cette information l’intéressait et encore moins ce qu’elle pouvait avoir à faire avec ce dont ils étaient censés parler. Il finit par faire une moue perplexe et par répondre tout de même, ne voyant aucun mal à lui répéter ce qui était de notoriété publique pour n’importe quelle personne un peu curieuse. « J’ai commencé vers 4 ans, dans le club de Donwell. » Un petit sourire nostalgique vint étirer ses lèvres et il se rapprocha finalement du bureau d’Alan, prenant enfin place dans le siège qui lui était destiné. « Puis après Brighton et j’ai signé à West Ham quand j’avais… » Il réfléchit quelques secondes avant de terminer : « 14 ou 15 ans. » Il fit un geste de la main pour signifier que ses souvenirs étaient un peu approximatifs. Il n’avait jamais trop eu la mémoire des dates et il avait la flemme de faire le calcul mental en repartant de l’année scolaire dans laquelle il avait été quand il avait été signé. Il ouvrit la bouche pour poser une question avant de la refermer, pas sûr d’avoir trouvé la bonne formulation, et encore moins certain que sa question avait une utilité. « Je peux savoir où vous voulez en venir ? » Finit-il par demander malgré tout, son ton, encore une fois, loin d’être agressif mais plus curieux. Il avait toujours préféré les discussions franches et honnêtes aux manipulations et aux détours que les gens choisissaient souvent d’emprunter. |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Sam 13 Fév - 10:01 | |
| Une fois n’était pas coutume, Alan avait beaucoup de mal à contrôler sa curiosité. En tant que psychologue autant qu’en tant que supporter. Ce n’était tout de même pas tous les jours qu’il avait un grand footballer dans son bureau. Et son expertise psychologique n’allait pas être très fine pour cette fois, puisqu’il n’y avait pas grand chose à dire. Si encore, le jeune Miles était un habitué des bagarres, il aurait pu faire un peu plus d’efforts et tenter de vraiment comprendre les choses, mais ce n’était clairement pas le cas. Il s’agissait juste d’un peu trop de zèle de la part de son entraîneur, ou du moins, de la direction du club. Alors autant lier l’utile à l’agréable et en apprendre un peu plus sur lui. Le jeune homme avait l’air de se poser des questions quand Alan écoutait attentivement ses réponses. Il lui devait la vérité, en fait. « Oh… » laissa-t-il échapper quand Miles lui demanda où il voulait en venir, après lui avoir expliqué son parcours footballistique. « Eh bien je m’intéresse à votre passé, c’est tout. » Il pouffa de rire, légèrement, avant de hausser les épaules. Il ne pensait vraiment pas qu’il avait besoin d’une thérapie, et s’il n’allait pas lui dire d’entrée de jeu ainsi, afin que la séance puisse tout de même durer assez de temps afin que ni lui, ni Miles ne soient ennuyés par les autorités du club, il allait lui faire comprendre que l’introspection n’allait pas durer plus longtemps. « Comme chacun anglais qui se respecte, j’adore le football, alors ce serait nul de ne pas vous poser de questions sur votre parcours, quand même, non ? » Peut-être que cette question serait mal perçue. Peut-être que Miles n’allait pas du tout apprécier qu’Alan abuse de son statut de professionnel pour lui demander des choses dont il n’avait peut-être pas envie de parler. Il prenait le risque que le jeune footballer se braque. Mais au moins, il était honnête avec lui, et a priori c’était ce qu’il voulait. « En tout cas c’est un plaisir de vous regarder jouer, je tiens à le préciser. » La vérité, c’était qu’Alan était comme un gosse devant Miles, même s’il allait bien se garder de lui faire comprendre. C’était lui l’aîné dans ce bureau, et le professionnel aussi, et il devait le rester. Autant garder une dignité. « Vous la sentez comment cette saison ? C’est pour ça que vous étiez sur les nerfs pendant cette soirée, peut-être ? » Le ton était plus léger maintenant que les choses étaient dites, révélées. Alan voulait vraiment qu’ils discutent comme s’ils se connaissaient, pour que Miles se sente à l’aise. « Au fait ! Tout ce que vous allez dire ici restera entre nous, c’est du secret professionnel, alors même si le club me demande, je leur donnerais simplement mon bilan, c’est tout. Vous pouvez vous lâcher ! » Il n’était pas sûr et certain que ça le rende plus enclin à papoter, toutefois… |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Sam 13 Fév - 21:40 | |
| Miles plissa légèrement les yeux mais ne se départit pas pour autant de son sourire. Il ne s’était pas attendu à ça, mais ce n’était pas forcément pour lui déplaire. Il n’avait vraiment pas eu de motif ultérieur en lui posant cette question ? C’était inattendu, il s’était imaginé quelqu’un qui allait tout faire pour essayer de chercher la petite bête et pas du tout… Alan. Miles se garda pourtant bien de répondre, se laissant encore un peu de temps pour jauger la réponse du psychologue. Méfiant presque malgré lui, il ne réussissait pas à s’empêcher de se demander si ce n’était pas simplement une ruse pour le pousser à s’ouvrir, mais cette option lui paraissait de moins en moins crédible au fur et à mesure qu’Alan continuait à parler. Miles alla même jusqu’à ricaner doucement quand le psychologue lui avoua que c’était un plaisir de le regarder jouer. Un fan ! Ça expliquait tout ! Il fut de nouveau un peu forcé à se mettre sur la défensive quand Alan lui demanda si c’était à cause de la pression de leur saison en dent de scie qu’il avait pété les plombs l’autre soir et il haussa les épaules, essayant de ne pas se prononcer. « C’est bon à savoir. » Répondit-il d’un ton un peu plus détendu quand Alan lui assura que tout ce qu’il pourrait dire ne sortirait pas de la salle. Il n’avait pas prévu de parler de quoique ce soit qui ne pourrait pas être répété devant les dirigeants du club, mais ça lui éviterait peut-être de faire une boulette. Il se replaça un peu nerveusement sur son siège avant de laisser sa langue glisser lentement sur ses lèvres, cherchant ses mots. Il haussa de nouveau les épaules. « On a eu des débuts difficiles, c’est sûr, mais on a encore le temps de se rattraper, et il nous reste des coupes à jouer. » Expliqua-t-il avec l’impression étrange de réciter le genre de réponse toute faite qu’il aurait pu servir aux journalistes après un match particulièrement compliqué. Il offrit un sourire un peu désolé à Alan, comme pour s’en excuser. « Et je suis sûr que ça a joué, au moins un peu. » Ajouta-t-il un peu précipitamment en levant légèrement le bras vers Alan, sans y croire tellement pour autant. Oui la saison était compliquée, et oui les dirigeants leur mettaient la pression, mais c’était le genre de choses que Miles laissait généralement glisser sur lui, le genre auquel il était devenu imperméable avec le temps. Il ne voyait pas pourquoi cette année serait différente, mais peut-être que ça avait été la goutte d’eau ? Il ravala sa salive et détourna légèrement le regard, sachant très bien que cette soirée avait bel et bien fait l’effet de la goutte d’eau qui faisait déborder le vase mais que ça n’avait rien eu à voir avec les résultats du club. Mais si Alan ne cherchait pas à creuser, ce n’était très certainement pas Miles qui allait lancer le sujet, aussi confidentiel que soit leur entretien. À la place il retrouva son sourire habituel et releva les yeux vers le psychologue, bien tenté par l’idée de passer leur session à discuter foot. « Vous êtes fan d’Arsenal au moins ? » Demanda-t-il d’un ton taquin avant de se réajuster à nouveau sur son siège. « Je sais qu’il y a un joueur de Chelsea qui est originaire d’ici aussi. » Il perdit un peu de son sourire en repensant à Philipp, dont il avait résolument refusé de prononcer le nom. « Mais si vous préférez les blues je crois que je vais devoir m’en aller. » Ajouta-t-il d’un ton moqueur avant de faire semblant de se lever pour partir. |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Dim 21 Fév - 10:21 | |
| Alan écoutait avec attention ce que lui disait son patient du jour, essayant tant bien que mal de garder un semblant de professionnalisme après ce qu’il venait de lui faire comprendre. Non pas qu’il soit payé à rien faire durant une heure, mais il était clair et net que le jeune Miles avait la tête sur les épaules, et qu’il était peut-être un peu plus sanguin quand on l’embêtait un peu en soirée. Rien à voir avec le football, mais il fallait bien redorer le blason de l’équipe et celui du jeune homme. Une séance de thérapie, c’était bien vu par les journalistes et les sponsors, probablement. « Tout le monde gère la pression plus ou moins bien, je ne crois pas qu’il faille vous flageller pour cet épisode, en tout cas. » Il suffisait d’un moment d’égarement, une seconde de flottement pour basculer de la sérénité à la rage. Et le coup était parti. C’était évident, n’importe qui aurait pu imaginer cela. Sauf qu’en étant un sportif de haut niveau, un joueur plutôt médiatisé dans le milieu, Miles avait risqué gros à perdre son sang-froid. Ce ne devait pas être facile d’être dans cet univers là. Alan, qui adorait le football depuis son plus jeune âge, peinait parfois à imaginer que tout cet ensemble était également un repaire de requins, et que la vie n’était pas si facile qu’on pouvait le croire.
Le psychologue faillit sursauter quand Miles le fit revenir à la réalité. Son ton légèrement moqueur fit sourire le trentenaire et il leva les yeux au ciel. « Si je suis fan d’Arsenal ? Je l’étais avant même que votre mère ne soit enceinte de vous ! » Il ne put s’empêcher de rire, et secoua la tête en entendant Miles continuer sur sa lancée et lui parler de Chelsea et de l’éventuelle préférence que le brun pourrait avoir. « Mon père était fan de Chelsea quand j’étais gamin, et je décidais souvent d’apprécier les choses qu’il détestait profondément pour l’ennuyer… Pour certaines choses, j’ai changé d’avis, mais en ce qui concerne le foot, je suis resté fidèle à mes premières convictions ! » L’amour qu’ils portaient tous deux pour ces deux clubs londoniens différents n’avaient pas empêchés le père et le fils de passer d’excellents moments devant des matchs, voire même de monter à la capitale afin d’assister à d’affrontements géniaux entre les deux équipes, par exemple. « Vous vous entendez bien avec le reste de votre équipe ? Parfois ça doit être compliqué de beaucoup vivre ensemble, d’être toujours les uns avec les autres, pendant les entraînements, pendant les matchs.. Il faut une bonne cohésion, j’imagine… » C’était peut-être le problème majeur des sports collectifs, en équipe. Il fallait s’entendre avec tout le monde pour que l’équipe tourne bien et soit productive. Si l’un des joueurs n’en aimait pas un autre, tout pouvait basculer. |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Lun 22 Fév - 18:10 | |
| Miles rigola en même temps que le psychologue, presque soulagé de l’entendre dire qu’il était fan d’Arsenal. Sans compter qu’il trouvait amusante l’idée qu’il ait effectivement été fan bien avant la naissance du joueur, peut-être avaient-ils même été au stade pour le même match un jour sans s’en rendre compte. « Très bon choix ! » Commenta-t-il avec humour en apprenant que le père d’Alan avait été supporter de Chelsea mais qui lui avait décidé de rester un supporter des Gunners. Très franchement, les blues de Chelsea étaient devenus encore plus insupportable aux yeux de Miles depuis que Philipp les avait rejoints. Il avait vu ça comme une raison supplémentaire pour justifier son aversion pour l’autre club de la capitale. Plus détendu en tout cas il gigota légèrement sur son siège pour trouver une position un peu plus confortable, faisant une moue un peu perplexe devant la dernière question du psychologue. Il se laissa quelques secondes pour réfléchir, ce n’était pas le genre de questions qu’il se posait généralement. Il était obligé de jouer avec eux, de les voir presque tous les jours, et il avait beau être sociable il n’était pas venu jouer pour Arsenal pour se faire des amis. « Oui, je dirais qu’on s’entend plutôt bien. » Répondit-il sans grand enthousiasme. L’ambiance de l’équipe, comme ses performances en championnat, avaient connu des hauts et des bas récemment et Miles savait qu’il en était en partie responsable. Il haussa les épaules. « C’est surtout compliqué quand les résultats ne sont pas ceux qu’on pourrait attendre de l’équipe. Il y a toujours des gens qui cherchent à pointer du doigt ou à se défendre, mais globalement le groupe est assez soudé. On est pas tous meilleurs amis mais on s’entend assez bien pour jouer ensemble quoi. » Conclut-il avant de ponctuer sa phrase par un petit rire. Il avait beau supposer qu’Alan avait plus posé la question par curiosité qu’autre chose, il n’aimait pas le fait d’avoir été obligé d’analyser sa relation avec le reste de l’équipe. Elle s’était légèrement détériorée sans qu’il accepte de s’en rendre compte ces derniers mois et maintenant c’était plus difficile de le nier. Enfin ce n’était pas la faute du psychologue. « Vous jouez aussi ? » Demanda-t-il dans une tentative presque inconsciente de rediriger la conversation vers quelqu’un d’autre que lui. « Ou vous jouiez avant peut-être ? Généralement même les personnes qui ne peuvent pas se supporter réussissent à prendre sur elles quand il s’agit de gagner un match. » Si Alan avait déjà pratiqué un sport, il comprendrait sûrement ce à quoi Miles faisait référence. Il avait déjà connu des joueurs qui ne pouvaient plus se voir en peinture et qui réussissaient à bien jouer ensemble, et lui aussi devait souvent prendre sur lui en équipe nationale avec Philipp, même s’il devait bien avouer qu’ils avaient été meilleurs ensemble quand ils avaient encore été amis. |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Sam 27 Fév - 10:29 | |
| C’était assez surréaliste pour Alan de se dire qu’il était en train de discuter avec un joueur de football professionnel. Presque un rêve de gamin, sauf qu’il avait trente-six ans désormais. Il n’aurait jamais pensé que ça pourrait arriver. Surtout en faisant ce métier. Comme quoi, tout pouvait arriver dans la vie. La conversation se faisait facilement, comme s’ils se connaissaient déjà, comme s’ils se posaient simplement des questions mutuellement. Miles expliquait que les relations entre membres de l’équipe étaient parfois compliquées lorsque les scores n’étaient pas exceptionnels mais que dans l’ensemble, tout le monde s’entendait bien. C’était peut-être pour cette raison qu’une telle équipe pouvait se retrouver dans les sommets. S’il avait pu faire une telle chose sans risquer de vexer le jeune homme, il lui aurait demandé avec qui il s’entendait le mieux et le moins bien, plus par curiosité que pour autre chose. De toute façon, il n’en aurait pas eu le temps, puisque Miles embraya sur son ‘parcours’ à lui. « Je jouais quand j’étais gamin et adolescent surtout. Mais je n’ai jamais vraiment été très doué. Pas comme vous, quoi. » Il ne put s’empêcher de rire. S’il avait été dans le club de Donwell en étant petit, il n’avait jamais été plus loin que cela, et les compétitions étaient simplement entre villages. Mais il avait eu cette hargne de vouloir gagner ses matchs, de décrocher la victoire et de mettre la pâtée à l’équipe adverse. « C’est vrai que l’euphorie du match et de la perspective de la victoire peut souder n’importe quels ennemis, je pense. » La magie du football, probablement. Du moins, du sport en règle générale. « A l’inverse quand on perdait, je me souviens que certains n’étaient pas loin de se frapper dans le vestiaire. » C’était toujours les mêmes, ceux qui se prenaient vraiment au sérieux et pensaient pouvoir aller plus loin que le club de Brighton dans leur éventuelle carrière de sportif. Si Alan avait gardé contact avec ses amis de l’époque, il savait également que ceux qui faisaient parfois la bagarre n’avaient pas eu plus de chance que cela dans le milieu sportif. « Pour vous tous c’est différent, cependant, parce que c’est votre métier. On n’est pas dans un cour de récréation, j’imagine que vous devez être remis à votre place par votre entraîneur si vous ne vous comportez pas bien les uns avec les autres. » Il sourit, en regardant Miles qui avait l’air d’avoir un certain self-control, qui lui avait fait défaut une seule fois, raison pour laquelle il se retrouvait en face du psychologue de campagne ce jour-là. « Je ne suis pas certain que j’aurais apprécié ce genre de pression, pour ma part. Je suis bien là où je suis. » A nouveau, il ne put s’empêcher de rire un peu. Ecouter des gens parler, c’était plus son truc. Du plus loin qu’il se souvienne, il avait toujours apprécié ce genre de choses, il avait tout de suite trouvé sa voie quand les études supérieures étaient arrivées. Même si, dans son enfance, il rêvait, comme tous ses copains, de fouler les pelouses de tous les stades du Royaume-Uni. |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Mar 2 Mar - 18:38 | |
| Miles fit écho au rire du psychologue devant son aveu, étant malgré lui un peu flatté qu’Alan le décrive implicitement comme « un footballeur très doué ». C’était bête, il était professionnel, c’était évident qu’il était bon, mais ça lui faisait toujours autant plaisir de l’entendre, même après toutes ces années. Il hocha la tête en continuant à écouter Alan, pas le moins du monde étonné par ce qu’il lui racontait. Il se souvenait qu’à l’époque aussi après plusieurs défaites certains joueurs avaient failli en venir aux mains, et pour être honnête, il avait été témoin d’une autre dispute explosive dans les vestiaires il n’y a pas si longtemps que ça. Il croisa les bras sur sa poitrine. « Ça arrive aussi dans le milieu pro vous savez, je pense que vous seriez surpris. » Il esquissa un petit sourire amusé, se souvenant des remarques que Nolan et Zofia lui avaient eux-même fait récemment sur son manque de sérieux et de professionnalisme. Mais c’était le rôle qu’il aimait se donner, et à quoi bon vivre de sa passion s’il était forcé de la prendre trop au sérieux ? Il aimait le foot parce que ça lui plaisait encore de jouer, et il ne voulait pas perdre ça, sinon autant raccrocher les crampons et passer à autre chose. « Même pour un entraîneur c’est pas évident de manager les égos de chacun et des fois il faut que ça explose, c’est plus sain je pense. » Expliqua-t-il avant de hausser les épaules, se souvenant de plusieurs de ses anciens coéquipiers qui avaient eu un caractère particulièrement trempé et qui n’avaient jamais eu peur d’exprimer le fond de leur pensée, quitte à blesser les autres joueurs. Il grimaça brièvement avant de reporter son attention sur Alan et de recommencer à hocher la tête. « C’est pas évident tous les jours mais bon, on a énormément de chance. Je passe une grosse partie de mon temps à jouer et ça m’amuse toujours autant. Bon, les interviews, les promos avec les sponsors, tout ce qui se passe en-dehors du terrain quoi c’est moins sympa, c’est sûr. » La politique le saoulait, comme par exemple le fait qu’il ait été obligé de venir ici pour tenter de redorer le blason du club après son petit pétage de câble. Mais bon, c’était le prix à payer pour pouvoir jouer au plus haut niveau et il était prêt à le payer. Il vérifia l’heure à sa montre rapidement. Il avait été sur le point de lui demander s’il avait toujours voulu être psychologue pour relancer la conversation quand il s’était rendu compte que toute la situation était devenue légèrement absurde. « Vous n’allez vraiment pas essayer de creuser pour comprendre ce qu’il s’est passé ? » Demanda-t-il, mi-amusé et mi-surpris, choisissant encore une fois de se montrer honnête et transparent avec ce qui lui passait par la tête. « Non pas que ça me dérange, hein. » Se défendit-il immédiatement avant de laisser échapper un petit rire. « Mais ça m’étonne un peu c’est tout, je m’étais pas attendu à ça. Je m’étais préparé à devoir m’expliquer et me défendre. Mais on peut aussi continuer à parler foot, moi ça m’arrange bien. » Ajouta-t-il de manière candide avant de lancer un sourire en coin à Alan. |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Dim 14 Mar - 10:32 | |
| La conversation continua quand Miles expliqua que les prises de tête, les bagarres et les ‘règlements de comptes’ pouvaient aussi exister dans le milieu professionnel. Non pas qu’Alan en doutait, mais il se disait qu’à un niveau pro, c’était peut-être moindre parce que les joueurs savaient se contrôler. A priori, pas du tout. Mais on ne montrait pas ce genre de choses à la télévision, ce ne serait probablement pas assez doré, pas assez salvateur pour les équipes. Toutefois il était évident que tout le monde ne pouvait pas s’entendre, c’était plutôt normal. Globalement, Miles n’avait pas l’air de se plaindre de l’ambiance, et il avait l’air d’être un garçon relativement facile à vivre, pour l’image qu’il renvoyait à Alan en tout cas. Mais c’était peut-être simplement parce qu’il n’était pas sous pression dans ce bureau. Quoi qu’il en soit, l’évaluation psychologique - si on pouvait appeler ça une évaluation, vu qu’ils ne faisaient que discuter tous les deux - qu’en faisait Alan était plutôt bonne. Ce qui lui mit la puce à l’oreille, ce fut la question du jeune homme. « Vous voudriez que je creuse ? » rit-il à son tour. Il ne s’était pas attendu à ce que ce soit aussi direct et il trouvait cela presque gentil que Miles lui pose la question. Comme s’il lui rappelait ce qu’Alan était sensé faire, non pas qu’il en eut besoin. « Je vais être honnête, en réalité, quand on m’a contacté pour ce rendez-vous, j’ai trouvé que c’était un peu énorme comme motif de consultation, mais j’ai accepté parce qu’on ne me laissait pas trop le choix. » S’il pouvait aider un ‘jeune’ joueur, au bout du compte, il en était plutôt content et fier, mais il n’avait pas vraiment compris l’intérêt de faire une consultation pareille juste pour une bagarre dans une soirée. Quel jeune de vingt-cinq ans ne se bagarrait pas après avoir bu, lors d’une altercation ? Bon, il n’y en avait peut-être pas tant que ça, au final, mais ce n’était pas si grave à ses yeux. « Cependant, s’il y a quelque chose dont vous souhaitez parler, qui ne sortirait pas de ce bureau, et qui vous soulagerait un peu, c’est mon travail de vous aider à le dire. » Peut-être que s’il était revenu là-dessus, c’était parce qu’il avait envie de parler d’un sujet très personnel. Quelque chose dont il ne pouvait pas parler aux autres, ou à ses coéquipiers. « Mais il faut que vous soyez d’accord, et je ne pense pas que ce soit votre état d’esprit actuellement, je me trompe ? C’est pour cette raison que j’ai pris le parti de vous parler de football… je ne pense pas que vous soyez vraiment prêt à parler de quoi que ce soit de personnel. Vous n’avez pas choisi d’être ici avec moi. » Comme la plupart de ses ‘consultations forcées’, ce n’était pas productif, et le patient n’était pas enclin à discuter. Le forcer à parler ne servait à rien. Pour que la thérapie fonctionne, il fallait que les efforts viennent du patient… « Deux solutions donc : soit vous êtes prêt à parler de ce qu’il vous chagrine, soit vous ne l’êtes pas, et on peut continuer à parler de football… » Alan redevint silencieux, laissant ses paroles résonner dans la pièce pour que Miles entende bien ce qu’il venait de lui expliquer, lui laissant le choix pour la suite. De toute façon, l’heure était bien entamée avec leur conversation passée. S’il choisissait de parler, ils n’auraient pas beaucoup de temps pour le faire… et il aurait le choix de simplement partir et ne jamais revenir, ou revenir plus tard, sans que son équipe l’y oblige, pour finir le travail en cours. - Spoiler:
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Mar 16 Mar - 18:29 | |
| Miles fit écho aux rires d’Alan, ne prenant même pas la peine de préciser que non, il ne tenait pas particulièrement à ce qu’il creuse. Il s’était juste attendu à autre chose et, s’il était totalement honnête avec lui-même, il était même presque déçu que le psychologue ne l’ait pas poussé un peu plus à se confier. Il écouta pourtant les confidences d’Alan sans rien dire et avec un sourire amusé aux lèvres, imaginant assez aisément la réaction qu’il avait du avoir en recevant le coup de fil de l’un des dirigeants d’Arsenal. Miles lui-même avait été surpris qu’ils acceptent ce deal et il n’avait pas cherché à questionner plus que ça la logique de ce choix, mais maintenant qu’il était là il trouvait l’idée aussi incongrue qu’Alan. Enfin il perdit un peu de sa joie de vivre en voyant le psychologue redevenir un peu plus sérieux et lui expliquer qu’il pouvait se confier à lui s’il en ressentait le besoin et s’il ne s’y sentait pas forcé surtout. Miles soupira longuement et se réajusta une énième fois sur sa chaise, incertain de ce qu’il avait réellement envie de faire. Il n’aimait pas être là, il n’aimait pas parler de ses problèmes, mais il n’avait pas non plus aimé réaliser à quel point ça avait été facile pour l’autre type de le faire sortir de ses gonds. Il n’avait jamais eu ce genre de problème, ça ne lui était jamais arrivé de se laisser provoquer comme ça, et il avait peur que ce soit voué à se reproduire. Il n’était pas sûr que cet épisode l’ait calmé, au contraire même, il bouillonnait encore intérieurement en y repensant. « C’est pas tant quelque chose qui me chagrine... » Lança-t-il d’un ton un peu incertain avant d’enfouir les mains dans les poches de son jean et d’étirer un peu plus ses jambes vers l’avant. « C’est plus que ça m’inquiète un peu. D’avoir perdu mon sang-froid aussi facilement, vous voyez ? » Poursuivit-il avant de laisser sa langue glisser sur ses lèvres. Il détourna brièvement les yeux, cherchant encore ses mots. « C’est pas la première fois qu’on me provoque mais généralement je laisse pisser. Il grimaça et lança un petit sourire d’excuse au psychologue en se rendant compte de son choix un peu vulgaire d’expression. Si je devais m’énerver à chaque fois qu’on cherche à me faire réagir je passerais ma vie à hurler. Mais j’ai l’impression que plus ça va et plus j’ai du mal à supporter les provocations. Et j’ai un peu peur de re-péter les plombs. » Il avait avoué la dernière partie en parlant un peu plus vite, comme pour s’assurer que les mots seraient sortis de sa bouche avant que son cerveau n'ait eu l’occasion de les rattraper. Il força un petit rire avant de se redresser sur sa chaise. « Après j’imagine que c’est pas votre boulot de m’aider à me contrôler dans ce genre de moments. » Lança-t-il d’un ton légèrement amusé avant de secouer doucement la tête, se rendant compte qu’il aurait sans doute mieux fait de se taire. Il allait juste falloir qu’il ré-apprenne à ignorer les remarques comme il l’avait toujours fait. Ça avait bien marché pendant dix ans, ça pouvait encore marcher il en était sûr, il fallait juste qu’il s’efforce de rester calme la prochaine fois. - Spoiler:
bah t'excuses pas voyons c'était parfait, j'espère que ma réponse ira aussi
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Sam 27 Mar - 18:33 | |
| Etrangement, Alan n’aurait jamais pensé que Miles allait enchaîner sur ce sujet, ce véritable sujet qui faisait qu’ils étaient ensemble dans ce bureau ce jour-là. En lui exposant la situation et le peu de solutions qu’ils avaient tous deux, le psychologue était persuadé que le joueur de football allait continuer à parler de la pluie et du beau temps. Et pourtant, c’était l’inverse qui se produisait. Il commença à expliquer son état d’esprit, l’inquiétude du jeune homme vis-à-vis de sa façon toujours moins patiente d’aborder les provocations, de l’entourage qu’il avait au quotidien qui faisait qu’il était très à même de subir les piques et différentes remarques de tout un chacun. Alan écouta attentivement tout ce qu’il avait à dire, conscient que c’était sûrement une marque de confiance que Miles lui envoyait s’il lui expliquait tout cela. « Et ces remarques, elles portent sur votre personne à proprement parler ? Ou sur le football, votre façon de jouer, vos résultats ? » Alan se doutait peut-être déjà de la réponse. C’était humain de s’énerver lorsque quelqu’un s’attaque à notre personnalité, plus qu’à nos résultats professionnels, quand bien même le travail est en réalité une passion. Alors il ne serait pas étonné du tout que Miles lui réponde que les provocations étaient très personnelles. « Effectivement, le mieux c’est de réussir à se contrôler, mais c’est pas toujours facile, c’est évident… reprit-il, en souriant avec gentillesse et bienveillance. C’est un peu mon boulot de vous aider là-dedans, au moins de comprendre avec vous les vraies raisons de vos débordements, aussi enfouies soient-elles. Pour ça, je peux aider. Après pour le contrôle de la colère, on peut également travailler dessus, mais il faudrait revenir plusieurs fois, je crois… ce qui n’est peut-être pas votre but. » Bien entendu, sa porte serait toujours ouverte, et si Miles voulait revenir sans que le club ne soit au courant, ce serait avec plaisir. Le footballer était du coin, alors il n’aurait aucun mal à venir ici discrètement, sans doute. « Si vous le souhaitez en tout cas, ma secrétaire peut tout à fait revoir pour un nouveau rendez-vous avec moi. » Un nouveau sourire bienveillant, puis il reprit, tout en griffonnant quelques notes sur son calepin. « Alors, ces raisons ? On peut au moins tenter de les trouver. Sans penser à une thérapie derrière tout ça, on peut au moins trouver ce qui vous pousse vraiment à bout, pour que vous sachiez comment réagir à tout ça, non ? » Il était curieux de savoir ce qu’un type d’une vingtaine d’années pouvait cacher au plus profond de lui-même… |
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| Sujet: Re: reality denied comes back to haunt (alan) Jeu 1 Avr - 14:43 | |
| Miles haussa dans un premier temps les épaules devant la question du psychologue, incertain de ce qu’il risquait de dévoiler en y répondant. Il avait eu envie de répondre que c’était un peu de tout mais il savait que ça aurait été faire preuve de mauvaise foi. Il recevait effectivement des critiques et des piques sur ses performances en club et en sélection régulièrement, mais ça ne l’avait réellement atteint. Il était conscient de ses forces et de ses faiblesses et il n’avait généralement pas besoin qu’on lui fasse remarquer quand il était passé à côté de son match. Mais c’était le genre de débat qu’il préférait régler sur la pelouse directement plutôt que de s’énerver contre ses détraqueurs. C’était toujours quand les gens s’attaquaient à sa vie privée qu’il se laissait toucher, mais Alan avait reprit la parole avant que Miles ait eu le temps de décider du niveau d’honnêteté que devait avoir sa réponse. Content d’avoir ce temps supplémentaire pour peser le pour et le contre, il écouta le psychologue sans broncher, un air plus grave que tout à l’heure au visage. Il hocha silencieusement la tête quand Alan lui expliqua qu’il serait mieux pour lui de revenir s’il voulait travailler sur la gestion de ses émotions, incertain lui-même de ce qu’il voulait faire. Il avait dans un premier temps choisi de venir voir Alan parce qu’il avait pensé que ça se passerait mieux qu’avec un collègue de la capitale – et il n’avait pas tort jusqu’à présent – mais le fait qu’il soit à Donwell… ça aurait aussi pu lui permettre de revenir lui parler de manière un peu plus discrète. « Je sais pas trop... » Répondit-il honnêtement, plus pour signaler qu’il avait bien compris la perche tendue par Alan qu’autre chose. Il avait le temps d’y réfléchir et il n’était pas obligé d’être convaincu de revenir ou au contraire de ne plus jamais mettre les pieds dans ce cabinet immédiatement. De toute façon il allait continuer à revenir à Donwell dans tous les cas, au moins il savait où le trouver… Cette pensée réussit à le détendre un peu et il sentit les muscles de ses épaules se relaxer légèrement. Miles hocha à nouveau la tête, plus enclin à répondre candidement à la question d’Alan alors qu’il lui faisait comprendre qu’ils n’avaient pas besoin de voir ça comme une thérapie. « On m’emmerde sur beaucoup de sujets, mais c’est toujours quand on s’attaque à ma vie privée que je m’énerve. » Avoua-t-il avant de laisser échapper un petit rire légèrement nerveux. Il passa sa main dans ses cheveux et joua quelques secondes avec ses boucles avant de croiser les bras sur sa poitrine, légèrement sur la défensive sans le vouloir. « Les gens font de ces commentaires des fois… On pourrait croire qu’on a été potes toute notre vie. » Poursuivit-il d’un ton agacé avant de lever les yeux au ciel en se souvenant de ce qu’on lui avait encore sorti l’autre fois, quand il en avait eu marre et avait décidé d’en venir aux mains. Il se mordilla la lèvre et se força à regarder ailleurs qu’en face de lui, comme si le fait d’esquiver le regard d’Alan l’aidait à se confier. « Ils font des allusions, ils se moquent ‘gentiment’ des rumeurs qu’ils entendent. » Il mima les guillemets autour du mot « gentiment », essayant de marquer l’ironie dans sa remarque. « Visiblement l’idée que je puisse ne pas être hétéro fait soit beaucoup rire soit beaucoup gueuler. Je sais pas ce qui est le plus insultant. » Il lâcha un nouveau rire nerveux en se rappelant du nombre de fois où des fans avaient tenté de lui apporter « du soutien » en lui assurant que ces rumeurs étaient ridicules. Miles avait tellement souvent rêvé de leur répondre que non seulement les rumeurs n’étaient pas ridicules mais qu’elles étaient en plus vraies, mais bien sûr il ne s’était jamais permis ce genre d’aveu. Trop risqué pour sa carrière. « C’est juste fatiguant au bout d’un moment... » Poursuivit-il avant de soupirer. « Je fais pas grand-chose pour me faire discret vous allez me dire. Mais j’ai pas envie d’arrêter de m’amuser juste pour qu’on arrête de se mêler de ma vie privée. » Il aurait pu faire comme d’autres joueurs du club et tout faire pour ne pas faire parler de lui, mais ce n’était pas dans sa nature. Il ne comptait pas rester assis sur son canapé devant netflix à attendre que le temps passe juste pour ne pas s’attirer la curiosité de la presse anglaise. |
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