Seeking the Good Samaritan + Ft. Miles Russell

Seeking the Good Samaritan

Le 10/05/2021 en fin de journée, @Miles Russell & June Gallagher (Jolene Underwood)

Un début de semaine comme un autre. Après ma journée passée à la pâtisserie et à, en plus des clients et des douceurs sucrées à préparer, monter et présenter dans la vitrine, j’ai dû également trouver deux heures dans tout ça pour recevoir deux jeunes pour un entretien d’embauche. J’avais cruellement besoin d’aide. Ma Bess m’aidait souvent les samedis. Elle s’occupait de la caisse pendant que j’étais à l’arrière de la boutique à préparer ce qui participait au bon fonctionnement de la boutique sur fond de musique country. Mais en semaine, Bess étant au lycée – et en plus, cette semaine et la semaine d’après, elle et sa classe sont partis en voyage scolaire à Edimbourg – j’avais absolument besoin d’une à deux personnes en plus à la boutique pour m’aider ou je n’allais pas tenir le rythme très longtemps.

Ereintée donc par cette journée marathon, moi qui ne rêvais que de gravir les marches qui me séparaient de la pâtisserie à notre appartement, situé juste au-dessus de la boutique, de me glisser dans l’eau chaude de mon bain puis dans mon lit avec un bon livre, je devais encore passer par la case supermarché pour des achats de dernière minute. En fermant la boutique derrière moi, j’ai encore hésité à y aller en voiture, craignant d’avoir trop de sacs et pas assez de bras pour tout transporter de la supérette – pourtant située dans la même rue que notre appartement – mais j’ai choisi l’option pédestre…Je l’ai amèrement regretté en arrivant à la caisse. Mes sacs de courses étaient bien remplis mais c’est surtout les deux packs d’eau qui m’achevèrent.

« ça va aller ? » me demanda la caissière sur un ton compatissant.

« Oui, oui ; je n’habite pas loin » avais-je répondu avec un sourire en la remerciant pour sa sollicitude.

« Je n’habite pas loin…Tu aurais vraiment dû prendre ta voiture Jo’ » pensais-je en me maudissant sur tout le trajet retour. Il semblait encore plus long ainsi chargée. Je ne sentais plus mes doigts ; le sang avait arrêté d’y circuler sous le poids des sacs et des hanses en plastiques des packs d’eau qui s’enfonçaient douloureusement dans mes doigts. A mi-chemin, n’y tenant plus, je fis une pause et posais tous mes sacs au sol. Je rajustais mon sac sur mon épaule et mis mes mains sur mes hanches en lâchant un long soupir. Que n’aurais-je donné pour qu’un bon Samaritain vienne m’aider là, maintenant, tout de suite !