La question que venait de poser Zofia était pourtant simple. Elle était dans la continuité de leur conversation, et des affirmations de Miles. Même si elle savait que ça attaquait les sujets tabous (Philipp ; l'amour de Miles pour les soirées et l'alcool ; celui de Zofia pour son canapé, son thé et son chat). Sauf qu'il était le premier à avoir amené le sujet sur le feu.
Certes, elle comprenait que Tobias ne plaise pas à Miles. Ils avaient des caractères et des objectifs différents, ils étaient presque le contraire l'un de l'autre. Et Zofia n'allait pas trop analyser le fait qu'ils étaient si opposés. Ni le fait qu'elle se sentait tiraillée entre eux.
« Tu ne fais pas que faire des remarques. J'ai l'impression que tu essayes surtout de me faire réagir. Mais je ne comprends pas trop ce que tu attends de moi exactement... »
Peut-être qu'il cherchait à ce qu'elle s'excuse de l'avoir repoussé pendant leur adolescence ? Ou qu'elle se décide à changer sa vie, qu'elle arrête ses soirées pépère pour plus d'amusement ? Mais pour le coup, elle se sentait surtout frustrer de ne pas comprendre où il voulait en venir. Il pouvait jouer l'enfant innocent, mais elle refusait de se faire avoir.
« T'as jamais pris le temps de connaître Tobias, et tu as jamais semblé vouloir de trucs sérieux. Alors comment tu peux critiquer ma relation ? » demanda-t-elle en soupirant.
Le problème n'était pas que Miles papillonne de bras en bras. Vraiment, elle ne le jugeait pas là-dessus. Il était encore jeune, il avait le droit de vouloir jouer sans se poser. Mais elle, elle avait besoin d'autre chose. Elle avait autant envie de l'engagement que peur que ça se termine mal - signe qu'elle était loin d'avoir réglé tous ses problèmes d'enfance...
Elle sentit pourtant son cœur s'accélérer devant la déclaration de Miles. Elle ne s'y attendait pas, et au fond d'elle, elle aurait voulu ne pas pouvoir y croire. Penser que c'était vrai, ça lui tordait le cœur. Miles avait toujours eu une place spéciale pour elle, depuis qu'il avait été le premier à lui adresser la parole quand elle était arrivée en cours d'année à Donwell. Il avait été celui qui l'avait refait sourire cette première année de primaire très compliquée pour elle.
« Tu es mon meilleur ami. Depuis toujours. J'ai juste toujours pensé qu'on était mieux en tant qu'amis, vu comme on était différent. On fonctionne bien comme ça, on a de bons délires. Mais niveau relationnel... On ne veut pas les mêmes choses. Je voulais pas gâcher ce qu'on avait. »
Elle avait choisi de garder son meilleur ami, parce qu'il était son soutien depuis tellement longtemps qu'elle n'aurait pas été sûre de pouvoir fonctionner sans lui dans sa vie. Miles était celui qui la ramassait quand elle n'allait pas bien. Et s'ils avaient dû rompre, elle aurait aussi dû dire au revoir à son ami de toujours, son confident. Peut-être que ça avait été une décision égoïste, de privilégier leur amitié et de prendre cette décision toute seule sans en parler avec lui. Mais jusqu'ici, elle n'avait jamais regretté, contente d'avoir toujours Miles pas loin - et puis, elle savait qu'elle n'aurait pas tout à fait apprécier les soirées alcoolisées aussi fréquentes, ni de l'attendre pendant qu'elle restait devant Netflix...
Emi Burton
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Miles Russell
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Sujet: Re: hold your horses (zofia) Dim 28 Fév - 15:34
Miles haussa les épaules, incertain lui-même des raisons qui l’avait poussé à parler de la relation de Zofia et Tobias. Il ne savait pas où il avait voulu en venir, sans doute que ça faisait trop longtemps qu’il s’était efforcé de ne rien dire, ou du moins pas directement, et qu’il avait senti l’opportunité d’être honnête avec son amie. Mais il n’était pas sûr d’attendre véritablement quelque chose de Zofia. Il n’avait pas fait ça pour la pousser à rompre, ça aurait été ridicule, mais seulement pour la forcer à remettre un peu en question sa relation. Elle s’imaginait vraiment finir sa vie avec lui ? Miles avait beau essayer de l’imaginer il n’arrivait pas à y croire, quelque part il ne voulait surtout pas y croire. Il détourna pourtant le regard et fit claquer sa langue sur son palais devant le reproche de Zofia. Il avait su dès l’instant où les mots avaient quitté ses lèvres qu’il avait eu tort de lancer le sujet, qu’il n’avait effectivement aucun droit de critiquer sa relation avec Tobias, mais ça avait été plus fort que lui. Il avait toujours été capable de se montrer honnête avec sa meilleure amie, parfois trop, mais c’était quelque chose qui lui avait toujours tenu à cœur. Pourquoi est-ce que ça aurait dû être différent sur ce sujet là ? Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas le droit de donner son avis sur Tobias et sur leur relation ? Il était son meilleur ami, il tenait à elle et il voulait la voir heureuse. Rien que ça, ça devait bien lui donner le droit d’avoir une opinion, même si elle était contraire à celle de Zofia. Mais la réaction de cette dernière ne fut pas celle qu’il avait attendue. Il avait beau avoir tenté d’alléger un peu l’atmosphère après ses déclarations, Zofia n’avait pas sauté sur l’occasion de changer de sujet ou de parler un peu moins sérieusement. Bien au contraire. Ne pouvant pas trop s’écarter à cause des électrodes toujours attachées à sa cuisse, Miles se contenta de détourner le regard, la mâchoire légèrement serrée, regrettant de plus en plus d’avoir lancé le sujet qui fâchait. « T’en fais pas, j’avais bien compris depuis le temps. » Répondit-il, ne réussissant pas le moins du monde à camoufler l’amertume dans sa voix. Ça faisait des années qu’il avait accepté le fait que Zofia ne le verrait sûrement jamais comme autre chose qu’un ami mais il n’aimait pas pour autant qu’on le lui rappelle, qu’elle lui rappelle qu’il n’était sans doute pas assez bien pour elle. Il avait beau savoir que ce n’était pas ce qu’elle avait dit, qu’ils voulaient effectivement mener des styles de vie très différents, il ne pouvait pas s’empêcher de le voir comme ça, d’être vexé par son raisonnement. Ce n’était pas comme s’ils avaient déjà essayé après tout, qui pouvait dire comment ça se serait passé ? À l’époque Miles avait même été prêt à faire des efforts, à se calmer, même s’il ne l’avait jamais dit explicitement à Zofia. Mais pour elle, il s’était senti prêt à essayer de changer. Il soupira longuement avant de relever les yeux vers sa meilleure amie. « T’as raison, j’aurais rien dû dire, après tout je suis qui pour juger ? Et ça me regarde pas, le principal c’est que tu te sentes bien avec lui. » L’amertume était toujours un peu présente dans sa voix, mais son ton était redevenu un peu plus amical. Bien décidé à changer de sujet et à ne pas donner une nouvelle opportunité à Zofia de lui citer toutes les raisons pour lesquelles elle l’avait toujours rejeté il regarda sa montre et pointa du doigt les électrodes sur sa cuisse : « Ça devrait être bon maintenant, non ? Je sens que ça va déjà mieux. » Mentit-il avant d’aller se rasseoir sur la table, la jambe flottant en l’air pour permettre à Zofia de récupérer les électrodes si elle le voulait.
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Zofia Lane
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Sujet: Re: hold your horses (zofia) Ven 5 Mar - 18:19
Zofia avait l'impression que subitement, la situation lui avait échappée. Ils étaient juste sensés regarder un épisode d'une série humoristique le temps de la séance d'électrodes de Miles, et ils se retrouvaient à se disputer à moitié sur la façon dont ils voyaient les relations amoureuses - sa relation amoureuse.
Même s'ils n'en avaient jamais franchement parlé, elle n'était pas idiote et elle savait que Miles désapprouvait sa relation avec Tobias. Elle avait toujours cru que c'était lié au fait qu'il était un peu jaloux qu'elle ne l'ait pas choisi, et qu'il se sentait supérieur à Tobias. Et en même temps, Zofia n'aurait pas pu se retrouver entre deux hommes plus différents - Miles, le footballeur fun et toujours prêt à s'amuser ; Tobias, plus sérieux et responsable.
En toute honnêteté, fréquenter Miles avait toujours été tentant, et ça l'était sans doute encore plus depuis qu'il était devenu un des joueurs vedettes de l'équipe. Mais Zofia s'était toujours dit qu'elle avait trop à perdre. Parce qu'il était son meilleur ami, elle se refusait à voir leur relation souffrir. Elle savait, au fond d'elle, que Miles était trop joueur pour elle, qu'elle ne supporterait pas les soirées quasi quotidiennes ou son côté un peu flirteur. Et elle n'avait jamais réussi à se persuader qu'il laisserait tomber tout ça pour elle.
« Tu es un ami précieux, Miles. Je suis contente de savoir que je peux compter sur toi. Je sais que j'aurai toujours besoin de toi dans ma vie, parce que tu es le seul à savoir quand ça va vraiment pas, et aussi le seul à savoir me pousser à mettre un peu de piquant dans mon quotidien » expliqua-t-elle, essayant d'amener un sourire sur le visage de son meilleur ami.
Il n'y aurait sans doute jamais de vraies déclarations d'amour entre eux, ou de baisers à couper le souffle. Mais elle voulait quand même être sincère avec lui - elle avait besoin de Miles. Il était son contraire, et ils se disputaient souvent parce qu'ils étaient très différents (à propos des soirées, de Philipp ou de Tobias). Mais il était une constante de sa vie depuis leur enfance, et elle ne mentait pas quand elle disait ne pas savoir comment serait sa vie s'ils devaient se séparer, amicalement parlant.
Elle le laissa pourtant finir par changer de sujet, se redressant et retirant délicatement les électrodes de la cuisse de Miles. Elle posa le petit appareil sur son bureau - trop fragile pour qu'elle le laisse sur la table d'examen - avant de palper de nouveau le muscle de sa cuisse, surveillant les réactions du joueur. Elle s'attendait à ce qu'il tente de se montrer impassible, mais s'il était encore douloureux, elle saurait voir les petits frémissements du muscle.
« Ça me paraît bon. S'il te plaît, prends le temps de t'échauffer avant d'aller d'entraîner. Et hésite pas à revenir si tu sens de nouveau la douleur. »
Des conseils qu'il connaissait, depuis le temps, mais c'était toujours bon de faire un rappel. Zofia connaissait suffisamment ses joueurs pour savoir qu'il fallait régulièrement reprendre les bases avec eux, si elle ne voulait pas voir son travail partir en fumée sur le terrain.
« Et, Miles... Si tu veux pas revenir me voir, c'est ok, mais si tu as de nouveau mal, tu peux aller voir un des autres kinés de l'équipe » reprit-elle, alors qu'il allait partir.
Il était têtu, et elle ne le savait que trop bien. Elle se refusait pourtant d'être celle qui mettrait son match et sa carrière en danger. Même s'il lui fallait ravaler ses sentiments et ses propres blessures, en laissant Miles aller consulter un de ses collègues.
Emi Burton
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Miles Russell
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Sujet: Re: hold your horses (zofia) Ven 5 Mar - 23:46
Le sourire que Zofia réussit à faire naître sur le visage de Miles ne fut que de courte durée. Il regrettait amèrement d’avoir lancé le sujet Tobias, et rétrospectivement il aurait dû savoir avant d’en parler que ça ne pourrait rien amener de bon. Ce n’était pas pour rien qu’ils n’en avaient jamais sérieusement parlé avant ça et Miles était déterminé à faire en sorte que l’erreur ne se reproduise pas. Il avait des sentiments forts et surtout confus pour Zofia et ça ne lui faisait jamais de bien de l’entendre lui rappeler à quel point Tobias avait les qualités qu’elle recherchait chez un compagnon et à quel point elles étaient absentes chez Miles. Il la laissa vérifier le résultat des électrodes sans bouger et sans broncher, tentant au maximum de garder un visage impassible et de se détendre. Il fallait qu’il passe à autre chose, ce n’était de toute façon pas dans sa nature de s’attarder sur ce qui lui faisait du mal. À quoi bon ? Il retrouva un sourire un peu plus sincère devant le verdict de Zofia et tapa joyeusement ses deux mains sur ses cuisses avant de se relever de la table, prenant volontairement son temps pour éviter de se froisser bêtement un muscle. Il aurait eu l’air con. « Top, merci. » Lança-t-il avant de masser légèrement le muscle de sa cuisse à son tour, comme pour vérifier par lui-même qu’il était encore bien là et pas douloureux. Il leva les yeux vers l’horloge accrochée au mur de la salle de consultation et sentit sa bonne humeur revenir au galop. Il avait encore largement le temps de s’entraîner, même s’il avait décidé de suivre les conseils de Zofia et de bien s’échauffer avant de se lancer, juste au cas où. Sa journée était sur le point de s’améliorer, il le sentait, et il était trop soulagé à l’idée de pouvoir jouer contre Chelsea ce week-end là pour recommencer à faire la tête. Miles s’était apprêté à partir quand il entendit Zofia l’interpeller et lui dire qu’il pourrait toujours aller voir un autre kiné s’il n’avait pas envie de la revoir mais que la douleur subsistait. Il fronça les sourcils et fit un pas vers Zofia. « Dis pas de conneries voyons, t’es la seule en qui j’ai confiance. » Il lui lança un petit sourire en coin et baissa les yeux vers elle pour tenter d’accrocher son regard. Il haussa brièvement les épaules, essayant de lui transmettre son avis de laisser toute cette discussion derrière eux. Il n’avait pas envie qu’ils se fassent la gueule, et pas encore pour ça. « Si c’est ta façon subtile d’essayer de te débarrasser de moi je préfère te dire tout de suite que c’est raté. Ça fait des années que je te lâche pas, ça va pas commencer maintenant. » Lança-t-il d’un ton taquin, préférant choisir d’exprimer ce qu’il ressentait par le biais de l’humour plutôt que de dire clairement ce qu’il pensait. Il n’était pas satisfait de la discussion qu’ils avaient eue, mais il ne voulait pas mettre en cause leur amitié à cause de ça. Il aurait préféré une autre conclusion mais préférait revenir à leur relation normale que d’avoir l’impression de devoir marcher sur des œufs dès qu’il ouvrait la bouche. Fort de cette conviction il se rapprocha de Zofia et passa un bras autour de ses épaules pour la ramener contre lui. Souriant doucement il déposa un rapide baiser sur son front avant de s’écarter et de se diriger vers la sortie. Il était déjà à moitié dans le couloir quand il lança : « Et arrête de me mater depuis la fenêtre ça me déconcentre, et pense à ce que Tobias dirait. » La remarque avait été faite dans le but de ponctuer ce retour à la normal qu’il avait voulu, mais il n’avait tout de même pas pu empêcher sa bonne humeur de retomber légèrement à la mention du prénom de Tobias et il accéléra légèrement ses pas pour rejoindre le terrain et ses coéquipiers.