AccueilAccueil  CalendrierCalendrier  Dernières imagesDernières images  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

 

 even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne

Aller à la page : Précédent  1, 2
Joanne W. Bertram
Joanne W. Bertram
messages : 1974
nombre de rps : 33
Date d'inscription : 25/01/2021

even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne   even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 EmptyLun 15 Mar - 13:16



even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear
@alan r. debenham



Joanne fit de son mieux pour rester debout tandis que des sanglots violents la saisissaient, des sanglots comme elle n’en avait pas connu depuis plusieurs années. Depuis la mort de sa mère, depuis la perte de sa seule famille. Elle était si aveuglée par les larmes qui coulaient le long de son visage qu’elle ne vit pas Alan s’approcher d’elle et sursauta presque en sentant sa main sur son bras, puis la chaleur de son corps contre le sien. Instinctivement, Joanne hésita à reculer, à se dégager de son étreinte, mais elle n’en avait plus le courage. Elle sentit la main du médecin dans son dos et ses larmes reprirent de plus belle. Elle avait la sensation d’avoir brisé un barrage, et que plus rien ne pourrait jamais empêcher les larmes de couler. Elle avait le sentiment de pouvoir pleurer comme ça pendant des heures, pendant des jours. Elle avait envie d’écouter le médecin, de croire ce qu’il disait, mais elle savait que ce ne serait pas aussi simple. Et pourtant, le simple son de sa voix lui faisait du bien, sans qu’elle n’arrive à l’expliquer, et sans pour autant la calmer. Son étreinte la protégeait des éléments, lui donnait un espace pour se laisser aller, et son corps semblait réagir instinctivement au sien. Elle sentit ses membres faiblir, ses jambes commencer à trembler, mais elle se força à se maintenir aussi droite que possible contre le médecin. De longues secondes passèrent sans qu’aucun d’entre eux ne parle, Joanne n’en était pas capable de toute façon. Elle n’était plus consciente de rien, à part de la chaleur d’Alan contre elle, de sa main dans son dos et des sanglots qui semblaient la soulever toute entière. Il lui fallut plusieurs minutes avant de se calmer légèrement, bien que des larmes continuaient à couler le long de ses joues. Encore une fois, elle avait envie de faire confiance à Alan, elle lui faisait déjà confiance, mais ce n’était pas le problème. Alan ne pouvait pas lui garantir que George ne la retrouverait pas, il ne pouvait rien lui garantir du tout. ”Vous ne pouvez pas me le promettre.” Cette fois sa voix n’était plus dure, elle avait parlé dans un soupir, épuisée. Elle se redressa doucement avant de s’éloigner du médecin avec l’impression de s’être arrachée à un cocon. Le vent lui paraissait plus glacial que tout à l’heure après le confort des bras d’Alan. Elle avait envie de le remercier, mais ça semblait si futil. Comment disait-on merci à un homme qui vous avait tenu dans ses bras pendant que vous pleuriez toutes les larmes de votre corps ? Il n’y avait pas de carte pour ça, mais Joanne espérait qu’Alan n’aurait pas besoin de remerciement, pas besoin de mots. Elle essuya sa joue d’un revers de la main, mais de nouvelles larmes vinrent remplacer les précédentes après quelques secondes. Elle serra ses bras autour de son estomac pour tenter de retrouver un semblant de chaleur, mais sans succès. Joanne secoua doucement la tête tandis qu’un nouveau coup de froid la saisissait, mais cette fois sans aucun rapport avec le vent qui soufflait le long de la plage. Non… elle n’avait personne chez qui aller. Pas de famille, pas d’amis. George s’en était assuré, mais elle ne l’avait jamais réalisé, jamais vraiment. Elle était complètement seule. Elle passa une main dans ses cheveux tandis que son rythme cardiaque s’accélérait subitement sous le coup de la panique. ”Non je ne connais personne qui… Je n’ai personne…” Une boule se forma dans le fond de sa gorge et Joanne fut incapable de terminer sa phrase. Qu’allait-elle faire maintenant ? Personne ne pouvait la cacher ou l’héberger, et elle ne pouvait pas compter sur Alan. Plus que le fait que George savait qui il était, elle n’aurait jamais pris le risque de le mettre en danger, lui ou Tess. Des milliers de plans, tous plus ridicules les uns que les autres, lui passaient par la tête. Elle prendrait un bus pour Londres et dormirait dans la rue. Non, elle irait se cacher dans le sous-sol d’un café qu’elle connaissait à Brighton. Non, elle marcherait jusqu’à un village voisin et dormirait dans un parc le temps de trouver une solution. Non… elle ne ferait rien du tout, elle rentrerait bien sagement chez elle et ferait comme si de rien n’était. Toutes les idées qui lui venaient lui semblaient irréalisables, sauf peut-être la dernière, mais elle savait aussi qu’elle ne pouvait pas se permettre d’ignorer ce qu’il venait de se passer, ce qu’elle venait de réaliser. C’était une question de vie ou de mort. Sa respiration devenait saccadée, presque douloureuse. Elle avait l’impression que quelqu’un était en train d’aspirer tout l’air de ses poumons, sans qu’elle ne puisse rien faire. Il y a quelques semaines encore, elle n’aurait jamais pu le dire, mais au point où elle en était, la vérité ne semblait plus si effrayante. ”Je n’ai nul part où aller, pas d’amis, pas de famille…” Elle était pathétique, et elle ne l’avait jamais autant su qu’à cet instant. Après ce que le médecin avait vu, il n’y avait plus rien qu’elle puisse dire et qui pourrait gâcher son opinion d’elle. Elle avait tout raté avec lui, tout, et c’était trop tard pour rattraper ses erreurs. ”Je ne sais pas où aller…” Elle devait avoir l’air d’une petite fille perdue, terrifiée, mais c’était exactement comme ça qu’elle se sentait. Pitoyable.

Revenir en haut Aller en bas
Alan R. Debenham
Alan R. Debenham
messages : 527
nombre de rps : 25
Date d'inscription : 25/01/2021

even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne   even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 EmptyLun 15 Mar - 19:03

L’ambiance était au plus bas. Comment pourrait-il en être autrement dans cette situation ? Il fallait dire qu’Alan n’avait jamais vu Joanne être aussi mal, comme si elle vidait pour de bon l’intégralité de son sac. Et le psychologue n’en menait pas large non plus, tout incapable qu’il était de trouver une solution pour l’aider du mieux qu’il pouvait. Il n’y avait aucune idée qui lui paraissait miraculeuse, c’était bien trop compliqué dans tous les cas. Il ne répondit rien quand elle lui parla de sa promesse. Bien sûr que si, il pouvait lui promettre des choses. Et la tirer de ce mauvais pas en faisait partie. C’était même devenu sa priorité numéro une depuis quelques minutes. Il ne broncha cependant pas, il n’était pas question qu’il la mette en colère. Elle n’avait pas besoin qu’il fasse quoi que ce soit pour qu’elle ne soit pas bien… preuve en était qu’elle recommençait à respirer de façon inégale et hachée quelques secondes plus tard. Joanne semblait plus perdue que jamais. Il imaginait bien ce qui se déroulait dans sa tête : tout comme lui, elle imaginait toutes les solutions qu’ils pourraient avoir mais qui ne fonctionneraient pas. Il était vrai que c’était angoissant de ne pas savoir comment se sortir de ce pétrin. « Vous n’êtes pas toute seule… Même si je sais que ça va être compliqué, vous m’avez moi ! et Tess aussi, elle voudra participer pour vous aider, la connaissant. » Et la présence de Tess pourrait être bénéfique pour Joanne, Alan l’avait déjà remarqué, quand la jeune femme était venue donner un cours de peinture à la jeune adolescente. Elle avait eu l’air heureuse, l’espace d’un après-midi. Il voulait que ça recommence, qu’elle se sente mieux, qu’elle puisse être elle-même comme il l’avait vue ce jour-là. « Ce qu’il faudrait, c’est qu’il ne puisse plus vous approcher. Qu’on ait une injonction, une décision judiciaire… » Il réfléchissait à voix haute, encore à toute vitesse, parce qu’il savait que le temps leur était compté, malgré tout. « On ne l’aura pas avant un moment… Vous ne connaîtriez pas quelqu’un de bien placé ? Un policier ? Un avocat ? Quelqu’un qui pourrait vous aider ? » Grâce à son statut de psychologue, il pourrait faire avancer un peu les choses parce que Joanne était sa patiente et qu’il pouvait, sous couvert du secret professionnel, tenter de donner des détails, gageant que son métier soit pris au sérieux. Mais il ne pourrait rien faire de plus s’il ne tombait sur les bonnes personnes… « La première des choses à faire, ce serait de porter plainte. Vous vous sentez capable de le faire si je viens avec vous ? » Il n’était pas bien sûr qu’elle accepte. Il savait combien c’était compliqué pour les victimes de violence conjugale de faire ce premier pas vers l’acceptation. Mais il était confiant. Joanne finirait par y arriver. Elle avait compris, selon lui, qu’elle n'avait plus aucun avenir avec George. Et même si Alan était intimement content qu’elle ait enfin avoué que cet homme était une enflure, sans vraiment le dire, il se méfiait malgré tout de la suite des évènements. « Il faudrait aussi, vraiment, que vous alliez vous faire examiner par un médecin… L’ecchymose sur votre clavicule n’était vraiment pas belle, et je suis sûr que ce n’est pas le seul endroit où vous êtes blessée, n’est-ce pas ? » Le brun espérait que ce qu’il proposait pouvait servir de solution temporaire. Mais quoi qu’il arrive, quoi qu’elle décidait, George allait finir par savoir ce qui se tramait. Dans l’esprit d’Alan, c’était comme s’il avait des yeux partout. Et il n’était peut-être pas très loin de la vérité. « Pour cette nuit, vous pouvez venir chez moi, il n’a aucun droit de rentrer chez moi, et j’en ai rien à foutre qu’il essaie de m’intimider… On trouvera une solution ensemble, on pourra réfléchir, mais je vous en supplie, ne rentrez pas chez vous. » Il pensa, ironiquement, que ce n’était plus chez elle de toute façon, que ça ne l’avait probablement jamais été. Depuis combien de temps toute cette mascarade durait-elle ? L’avait-il un jour réellement aimée ? Ou n’était-ce qu’une façade, une façon de faire joli ? Tout cela restait un mystère.

Revenir en haut Aller en bas
Joanne W. Bertram
Joanne W. Bertram
messages : 1974
nombre de rps : 33
Date d'inscription : 25/01/2021

even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne   even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 EmptyJeu 25 Mar - 19:57



even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear
@alan r. debenham



Si c’était possible Joanne se sentit encore plus paniquée à la mention de Tess. Non, elle ne pouvait pas entraîner l’adolescente dans cette histoire, et Alan aurait dû le savoir. Il ne se rendait pas compte du danger qu’il courait s’il l’aidait, et du danger qu’il ferait courir à sa fille en l’impliquant. Et puis quel exemple est-ce qu’elle donnerait à Tess ? Une femme de son âge, incapable de se déféndre, seule, sans ressources. Une victime. Elle n’avait pas envie que l’adolescente la voit dans cet état, qu’elle apprenne qui elle était vraiment. Non, c’était hors de question. Elle grimaça en entendant Alan lui demander si elle connaissait un avocat ou un policier qui pourrait aider, c’était comme s’il remuait le couteau dans la plaie. Non, elle ne connaissait personne, et encore moins quelqu’un qui pourrait l’aider dans cette situation. Elle avait commencé à secouer la tête quand Alan reprit la parole, essayant de trouver une solution, mais Joanne se tendit brutalement. Porter plainte ? Elle fit un pas en arrière sans s’en rendre compte. ”Non.” Le mot était sorti avant qu’elle n’ait pu l’arrêter, presque sans qu’elle n’en soit consciente. Elle ne pouvait pas porter plainte, elle ne pouvait rien dire. La moitié des policiers de la ville étaient des amis de George ou de son père, et elle savait pertinemment que personne ne l’écouterait. Pire même, qu’ils appelleraient son mari pour qu’il vienne la chercher. La présence d’Alan avait beau aider, rien au monde n’aurait pu la persuader d’aller au poste de police du village. Plus que la peur de tomber sur un ami de George, Joanne n’était pas persuadée d’être prête à être honnête. Alan avait sans doute deviné une bonne partie de ce qu’il se passait, mais il ne pouvait pas tout savoir, et Joanne n’avait rien dit, rien avoué. Elle n’aurait jamais le courage d’admettre la vérité, de mettre des mots sur ce qu’était devenu son mariage. Alan lui demandait de faire face à la situation alors que tout ce qu’elle voulait c’était la fuir. Courir le plus loin possible, et ne plus jamais regarder en arrière. Joanne était si paniquée à l’idée qu’Alan ne la force à aller voir la police qu’elle se sentit presque soulagée quand il parla d’aller voir un médecin. Elle n’avait aucune envie de se faire examiner, de laisser quelqu’un voir les marques que George avait laissé sur son corps. C’était déjà bien trop douloureux de les voir elle-même, mais l’idée de laisser quelqu’un d’autre les observer, les juger, était presque insupportable. Elle serra ses bras autour de sa taille presque inconsciemment et grimaça en ressentant une douleur vive au niveau de la côte. Elle avait appuyé accidentellement là où George l’avait frappé deux nuits plus tôt, et la douleur lui coupa le souffle l’espace d’un instant. Elle secoua doucement la tête, les yeux baissés en direction du sable, pour indiquer au médecin que l’hématome au niveau de sa clavicule n’était pas la seule. La grimace de douleur sur son visage le montrait assez bien de toute façon. ”Non, je ne rentrerai pas chez moi.” Sa voix était faible là où elle l’aurait aimé nette, mais les douleurs qu’elle passait son temps à ignorer semblaient tout à coup plus vives, presque insupportables. Des larmes lui montaient aux yeux, mais elle se força à les retenir. Alan devait déjà suffisamment avoir pitié d’elle, et Joanne refusait d’en rajouter. Il y a quelques semaines à peine elle s’était prise à espérer que quelque chose puisse se passer entre eux, mais ces souvenirs semblaient désormais appartenir à une autre vie. À une autre personne. Alan la verrait à jamais comme la victime. La femme battue, incapable de se défendre et de quitter son mari. Il ne la verrait plus jamais comme avant, comme il la regardait quand elle était chez lui, en tout cas comme elle l’avait cru. Elle avait envie d’accepter sa proposition, de rentrer chez lui, de s’enfermer et de ne plus jamais sortir. L’idée était tentante, mais elle n’avait pas envie de croiser Tess, et elle refusait de la mettre dans une situation dangereuse. C’était sans doute pour tenter de gagner un peu de temps qu’elle finit par considérer la proposition précédente du médecin. Elle leva les yeux en direction de son visage, essayant de ne pas paraître aussi terrifiée qu’elle l’était à l’intérieur. ”Si je vais voir un médecin, il pourra m’obliger à aller voir la police ?” Elle n’avait pas envie de se laisser examiner, mais sa douleur aux côtes ne faisait qu’augmenter avec chaque seconde, avec chaque respiration, et elle commençait à se dire qu’elle n’aurait peut-être pas le choix. Elle pouvait se résoudre à aller voir un médecin à condition de pouvoir lui mentir, à condition de ne pas avoir à admettre la vérité. Le médecin verrait sûrement à travers les mensonges, mais elle avait juste besoin de ne pas impliquer la police. Elle était plus en sécurité comme ça. ”Et si je vais voir un médecin, il est hors de question de lui dire la vérité.” Joanne avait commencé à accepter que cette journée serait un tournant dans sa vie, qu’il y aurait un avant et un après. Maintenant qu’Alan avait compris la vérité elle ne pouvait plus faire demi-tour, elle ne pouvait plus faire comme si de rien n’était. Et si son mariage était fini, elle n’avait plus qu’une priorité : la survie. Elle ne pouvait pas se concentrer sur autre chose.

Revenir en haut Aller en bas
Alan R. Debenham
Alan R. Debenham
messages : 527
nombre de rps : 25
Date d'inscription : 25/01/2021

even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne   even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 EmptyLun 5 Avr - 10:10

Enfin, Alan remarqua que ses mots commençaient à faire leur effet chez Joanne. Elle semblait considérer ce qu’il lui proposait avec un peu plus d’attention qu’auparavant. Elle réfléchissait à tout, c’était évident, et quand bien même il savait qu’elle ne viendrait jamais chez lui pour s’y cacher, il ne pouvait s’empêcher de lui proposer. Il avait envie et besoin de la protéger. En réalité, il se sentait coupable de ne pas l’avoir aidée avant, de ne pas avoir vu ce qui se tramait. Il aurait dû le deviner, la vérité, c’était qu’il avait été aveuglé par les mensonges qu’elle lui disait, et par les sentiments naissants qu’il ressentait pour elle. Et à ce moment précis, Alan avait une réelle envie de se coller des claques. Le psychologue soupira. Aller voir un médecin à l’hôpital, ce n’était pas la victoire ultime, mais c’était au moins une bataille gagnée. Il n’était pas tout à fait d’accord pour ne pas dire la vérité une fois à l’hôpital, même s’il savait que les urgentistes ne seraient pas dupes et qu’ils comprendraient bien d’où venaient ces coups. Ce qui l’inquiétait plutôt, c’était ce que les médecins feraient dans leur dos. Et s’ils s’imaginaient que c’était Alan qui l’avait mise dans cet état ? Il faudrait quand même leur expliquer quelques petits détails, selon lui. Il secoua la tête : « Non, il ne vous obligera à rien. Mais ça pourrait être une porte de sortie, Joanne… Une fois que des médecins sont mis au courant, ça vous fait une défense solide… » Alan ne souhaitait l’obliger en rien non plus, bien sûr. Mais il ne pouvait décemment pas omettre de lui donner toutes les cartes en main pour qu’elle s’en sorte. « On fera ce que vous voudrez. Si vous ne voulez rien dire, alors je ne dirais rien non plus. Promis. » Il serra les dents en promettant cela, conscient qu’il n’avait plus le choix que de faire ce qu’elle voulait désormais. Mais il ne pouvait pas perdre la confiance qu’elle avait en lui. Il était conscient qu’il était peut-être sa seule chance d’aller bien. Aussi, il tendit la main vers elle, doucement. « Vous venez avec moi alors ? Une fois là-bas nous aurons plus de temps pour réfléchir à ce que nous ferons ensuite. » Même s’ils allaient à l’hôpital, cela n’empêchait pas la suite des évènements d’arriver, et il faudrait prendre une décision pour le soir même. Joanne ne rentrerait pas chez elle, c’était acté, mais où irait-elle ? et que ferait-elle ? Alan pouvait demander de l’aide à Penny, sa soeur, elle l’aiderait avec plaisir, mais il n’avait pas envie de mettre sa famille dans la boucle. Si George se rendait compte de quelque chose, il était hors de question que ce soit Penelope qui en pâtisse. Il fallait donc trouver une solution plus radicale.

Ils se mirent donc en route, et Alan ne pensait pas que ce serait aussi stressant de rejoindre le centre-ville pour récupérer sa voiture en restant discret. Il regardait partout autour de lui, tout en passant un appel à sa secrétaire pour qu’elle reporte tous ses rendez-vous de l’après-midi, sans lui donner la moindre raison, mais en s’excusant platement, prétextant simplement une urgence familiale. Il avait l’impression d’être dans l’un de ces films d’espionnage qu’il aimait regarder avec Tess. Il n’aurait jamais cru que la réalité serait plus complexe. Il semblait voir des coups d’oeil suspicieux de tous côtés, il s’imaginait voir George débarquer à chaque coin de rue. Arriver à sa voiture fut un soulagement et il fit entrer Joanne rapidement à l’intérieur, avant de mettre les gaz vers Brighton, direction l’hôpital. Il jetait des regards en biais vers Joanne durant toute la durée du trajet, elle semblait s’être calmée, et avait posé son front contre la fenêtre de la voiture. A tâtons, il chercha sa main droite pour la serrer doucement, dans une tentative de la rassurer et de lui montrer qu’il était là pour elle. Il la garda dans la sienne jusqu’à l’arrivée à Brighton, où il dut reprendre possession de ses deux mains pour conduire prudemment. Il coupa le moteur une fois stationné près de l’entrée des urgences, et soupira longuement avant de tourner la tête vers la jeune femme. « Vous êtes prête ? On peut y aller ? »

Revenir en haut Aller en bas
Joanne W. Bertram
Joanne W. Bertram
messages : 1974
nombre de rps : 33
Date d'inscription : 25/01/2021

even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne   even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 EmptyDim 2 Mai - 14:48



even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear
@alan r. debenham



Joanne savait qu’Alan ne serait sans doute pas d’accord pour mentir aux médecins, mais elle n’avait pas d’autre choix. Elle savait qu’il essayait de le faire pour elle, qu’il voulait la protéger, mais il ne pouvait pas imaginer de quoi George était capable. Non, elle seule le savait et c’était la raison pour laquelle elle refusait d’admettre la vérité. Dénoncer son mari n’aurait servi qu’à le provoquer, elle le savait. Non, si elle devait s’en sortir, elle allait devoir fuir, mais comment allait-elle pouvoir fuir la seule personne qui l’avait rendu heureuse depuis des années ? Les jambes lourdes et les traits tirés, Joanne hocha la tête quand Alan lui demanda si elle allait le suivre. Chaque pas semblait plus dur que le suivant, mais Joanne savait qu’elle ne pouvait plus s’arrêter désormais. Alan l’avait vu, il avait tout compris, et il était trop tard pour faire marche arrière. Elle ne pourrait plus jamais revenir à son quotidien, à sa vie d’avant, mais elle n’était pas certaine de se sentir soulagée ou terrifiée à cette idée. Sans doute un peu des deux. Ils marchaient doucement, Joanne étant incapable d’aller trop vite avec ses bleus et ses muscles engourdis. Pourtant elle aurait voulu pouvoir courir jusqu’à la voiture du médecin, éviter de croiser qui que ce soit. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’observer les passants, craignant à chaque regard croisé de tomber sur celui de son mari. Heureusement pour elle, ils arrivèrent à la voiture du psy sans croiser de visage connu, et elle se laissa presque tomber dans le siège passager avant de serrer ses bras autour de sa taille, comme pour se protéger. Le voyage passa comme dans un rêve, si bien que Joanne eut l’impression de fermer ses yeux une seconde et de les rouvrir pour voir que dix minutes étaient passées. Épuisée, elle laissa son front retomber contre la vitre et sentit la main d’Alan venir attraper la sienne. Elle tenta de la serrer en retour mais sans être certaine d’avoir pu y parvenir. Elle avait l’impression que son corps était à moitié éteint, que toute l’énergie s’était envolée pour la laisser vide. Une poupée.

Ils arrivèrent à l’hôpital de Brighton sans encombre, et Joanne suivit le psychologue jusqu’à l’entrée des urgences sans vraiment réfléchir. Elle était presque semi-consciente, son corps se déplaçant sans réfléchir, comme par réflexe. Elle leva les yeux vers le visage du médecin en entendant sa voix, et elle hocha lentement la tête. Prête ? Elle ne l’était pas, et elle ne le serait sûrement jamais, mais elle savait qu’elle n’avait plus vraiment le choix. Si elle ne suivait pas le médecin maintenant il l’obligerait à le faire plus tard, elle avait passé des années à se voiler la face, à tenter de nier l’évidence, mais ce n’était plus possible aujourd’hui. Elle ne pouvait plus revenir en arrière, alors elle se força à mettre un pied devant l’autre jusqu’à franchir les portes de l’hôpital. Joanne s’arrêta en entrant dans la salle d’attente et elle attrapa le poignet d’Alan comme par réflexe. À peine une heure auparavant, elle lui avait demandé de la laisser seule, mais maintenant la seule idée de le voir partir la terrifiait. Elle aurait dû pouvoir s’en sortir seule, après tout elle était déjà allée voir un médecin toute seule, elle était une adulte, mais là tout de suite elle s’en sentait incapable. Le contact de la peau du médecin sous ses doigts la rassurait, mais ses pas étaient hésitants tandis qu’elle se dirigeait vers la réception des urgences. Une dame d’une quarantaine d’années, à l’air sévère, se tenait derrière la vitre et Joanne sentit une boule se former au fond de sa gorge en croisant son regard. ”Oui ?” demanda-t-elle, l’impatience claire dans sa voix. Joanne hésita à faire demi-tour et à s’enfuir, mais le contact du médecin à côté d’elle l’en empêcha. ”J’ai besoin de voir un médecin.” La voix de Joanne était douce, presque inaudible, et la réceptionniste leva un sourcil un peu hautain. Joanne s’éclaircit la gorge, ses doigts se serrant par réflexe autour du poignet d’Alan, aussi bien pour se rassurer que pour lui demander silencieusement de ne pas trop en dévoiler. ”Je crois que je me suis fêlé une côte.” Elle détourna le regard par peur que la dame ne puisse tout lire au fond de ses yeux. Elle entendit des bruits de clavier, puis quelques secondes après la même voix désabusée. ”Allez vous asseoir, on vous appellera.”

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne   even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
even if you cannot hear my voice i'll be right beside you dear w/ joanne
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» joanne - this is the story of how i died
» (joanne) call me when it's over, and myself has reappeared
» reality can be so overrated (juliet + joanne)
» ((Zofia & Joanne)) I'll be seeing you in all the old, familiar places
» TGIF my dear friend feat. Miles le canard en sucre mauve
truth & lies :: DONWELL :: le bord de mer :: la plage